- GENERATION 3
C'est avec Andrée DOËNS DE LAMBERT, ma grand-mère paternelle que commence mon ascendance DOËNS.
Elle naît le 25-12-1915 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).
acte de naissance d'Andrée DOËNS DE LAMBERT
25-12-1915 Saint-Maur des Fossés
Le vingt cinq décembre mil neuf cent quinze
à six heures et demie du matin est née au
domicile de ses père et mère Andrée Fernande Louise
du sexe féminin de Louis Fernand Jean
Doëns-de-Lambert vingt quatre ans
caporal au 167ème Infanterie et de Elisabeth Claire
Larroussinie vingt neuf ans couturière son
épouse, domiciliés en cette commune rue
d'Alsace Lorraine 40. Dressé le vingt six
décembre mil neuf cent quinze à neuf heures
trente, sur la présentation de l'enfant et la
déclaration faite par Marie Ancette vingt sept
ans sage femme domiciliée en cette commune
avenue Charles Floquet 95 (ayant assité à l'accouchement) en présence de Alexandre Fichet, employé
domicilié en cette commune rue du Chemin
Vert 35 et de Maurice Delattre, employé domicilié en cette commune avenue Diderot 6, qui lecture
faite ont signé avec la déclarante et nous Auguste
Frédéric Marin Maire de Saint-Maur conseiller général de la Seine.
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photo de la maison de naissance d'Andrée
40, rue d'Alsace Saint Maur
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- GENERATION 4
Le père d'Andrée, Louis Fernand Jean, dit "Jean", DOËNS DE LAMBERT, naît le 4 janvier 1891 à Paris dans le 18e arrondissement.
Acte de naissance de Louis Fernand Jean DOËNS DE LAMBERT
4-1-1891 Paris 18
L’an mil huit cent quatre vingt onze, le quatre janvier à quatre heures trois quarts du soir, acte de naissance de Louis Fernand
Jean Doens de Lambert, du sexe masculin, né hier soir à quatre heures chez ses père et mère, fils de Louis Joseph Paul Doens
de Lambert, âgé de quarante ans, comptable, et de Louise Alexandrine Contant, âgée de trente sept ans, sans profession, mariés,
demeurant rue Championnet 231. Dressé par nous, Edouard Douillet, adjoint au maire, officier de l’état civil du 18e arrondissement
de Paris, sur la présentation de l’enfant et la déclaration du père, en présence de Hector Contant, âgé de quarante six ans,
charpentier, même maison, n°, et (…) Hebert, âgé de trente six ans, habitant 14 rue des Albesses, qui ont signé avec la déclarante
et nous après lecture.
En marge :
Marié le 26 mars 1914 à Toul avec Elisabeth Claire Larroussinie
Décédé à Paris XIIe le 7 septembre 1955
En 1914, alors qu'il est Caporal eu 167e régiment d'infanterie à Toul, il y épouse
Elisabeth Claire LAROUSSINIE, dont l'ascendance est basée dans le Cantal.
Leur acte de mariage n'a pu être consulté mais une publication du mariage a été retrouvée dans le journal "L'est Républicain" du 20 mars 1914.
Trois enfants naîtront de leur mariage :
- Yvonne ° vers 1912 Saint-Maur-des-Fossés.
- Andrée ° 25-12-1915 Saint-Maur-des-Fossés (94) / + 10-10-2000 Angers (49).
Mariée (1) 28-10-1933 Saint-Maur-des-Fossés avec René Victor PERSON.
Mariée (2) 19-5-1951 Angers (49) avec Yves Michel Jean Marie JAMARD.
- Henry ° vers 1919 Versailles.
Jean exercera par la suite le métier d'employé de banque.
Sophie Pelissier m'a raconté que Jean Doëns de Lambert était le plus jeune frère de sa grand-mère, Marguerite,
fille de Louis Joseph Paul et Louise Alexandrine "Lodoïska" Contant.
"Il était agent de change puis fondé de pouvoir dans une
banque. Jean avait une très grosse fortune mais, au moment de l’affaire Stavinski (1), il aurait joué en bourse et perdu beaucoup d’argent.
Elisabeth Laroussinie aurait alors ouvert à cette période un hôtel à Nogent sur Marne et beaucoup travaillé pour faire face à la situation."
(1) L'affaire Stavinsky est une crise politique française survenue en décembre 1933, succédant au décès dans des circonstances mystérieuses
d'Alexandre Stavisky, dit « le beau Sacha ». Ce scandale devait symboliser la crise d'un régime instable soupçonné de corruption et contribuer
à la chute du gouvernement Camille Chautemps et au déclenchement des émeutes antiparlementaires du 6 février 1934.
Le 23 décembre 1933, le directeur du Crédit communal de Bayonne, Gustave Tissier fut arrêté pour fraude et mise en circulation de faux-billets
pour un montant de 235 millions de francs. On découvrit rapidement que Tissier n'était que l'exécutant du fondateur du Crédit communal,
Serge Alexandre Stavisky, qui avait co-organisé cette fraude avec le député-maire de Bayonne, Dominique-Joseph Garat. Alexandre Stavisky
avait été poursuivi pour fraude à plusieurs reprises au cours des années précédentes.
[source Wikipedia]
- GENERATION 5
Louis Joseph Paul, dit "Paul", DOËNS DE LAMBERT est notre premier ascendant représentatif de la Martinique. Il naît en effet à Saint-Pierre le 4 octobre 1850, de
Louis Antoine Ferdinand et Louise Marie Gabrielle Aimée ASSELIN.
Acte de naissance de Louis Joseph Paul DOËNS DE LAMBERT
4-10-1850 Saint-Pierre
L’an mil huit cent cinquante, le dix neuf octobre, à neuf heures du matin. Par devant nous, Jacques Léandre Sauvignon, adjoint
au maire de la commune de Saint-Pierre Île Martinique, délégué aux fonctions d’officier de l’état civil par arrêté du huit septembre
mil huit cent cinquante neuf, est comparu Sieur Louis Antoine Ferdinand Doëns de Lambert, commis de négociant, âgé de trente ans,
domicilié à Saint-Pierre, rue du Petit Versailles, paroisse du Mouillage, lequel nous a déclaré que le quatre du courant, à huit
heures du matin, en son domicile sus énoncé, il est né de son légitime mariage avec dame Louise Marie Gabrielle Aimée Asselin,
sans profession, âgée de vingt deux ans, même domicile, un enfant de sexe masculin qu’il nous a présenté et auquel il déclare
vouloir donner les prénoms de Louis Joseph Paul ; les dites déclaration et présentation faites en présence des sieurs Etienne
François Rose Lhotelier, commis de négociant, âgé de vingt six ans, et Jean Meyrat, propriétaire, âgé de cinquante quatre ans,
tous deux domiciliés à Saint Pierre, lesquels ont été choisis par le déclarant. Et ont, le père et les témoins, signé avec nous
le présent acte de naissance, lecture faite.

Bien que né à la Martinique, il ne semble pas y avoir beaucoup vécu car, à
partir de 1855, nous trouvons les naissances de ses frères et soeurs sur Paris ou la région parisienne.
Employé comptable au Havre en 1875, il est ensuite employé de banque à Paris dans les années 1876/1877.
"Paul était très fortuné. Il était banquier (caissier général), avait beaucoup
d’intérêts et des habitations en Martinique mais il a presque tout perdu. Très intelligent et ayant beaucoup d’idées, il
était cependant très naïf et trop confiant et a dilapidé tout ce qu’il avait. La famille passait d'ailleurs de moments
d’opulence à d’autres beaucoup moins drôles quand l’argent manquait." (Sophie Pellissier)
Les différentes adresses relevés dans les actes consultés montrent qu'il restera principalement
domicilié sur Paris et sa région jusqu'à son décès en 1907 :
- 19, rue de la Pierre Levée Paris 11e en 1876 ;
- Brie Comte Robert (Seine et Marne) entre 1880 et 1882 ;
- 23, rue Patou à Lille en 1883 ;
- 231, rue Championnet Paris 18e en 1886 ;
Le 10 mai 1876, à Paris 11e, il épouse Alexandrine Louise dite Lodoïska CONTANT.
Acte de mariage de Louis Joseph Paul DOËNS DE LAMBERT et Alexandrine Lodoïska CONTANT
10-5-1876 Paris
Du mercredi dix mai mil huit cent soixante seize à midi
Acte de mariage de Louis Joseph Paul Doens de Lambert, employé, demeurant à Paris rue Pierre Levée 19, onzième arrondissement,
né à Saint Pierre (Martinique) le quatre octobre mil huit cent cinquante, fils majeur de Louis Antoine Ferdinand Doens de Lambert,
décédé à Paris troisième arrondissement, et de Louise Marie Gabrielle Aimée Asselin, sa veuve, rentière, âgée de quarante six ans,
demeurant à Saint Maur (Seine), présente et consentante. Et de Alexandrine Lodoïska Contant, employée, demeurant à Paris rue d’Aboukir 92, deuxième arrondissement, née à Brie Comte Robert (Seine et Marne) le quatorze mars mil huit cent cinqaunte trois, fille majeure de Louis Eugène Contant, charpentier, âgé de cinquante cinq ans, et de Louise Alexandrine Charlotte Chollet, son épouse, âgée de cinquante cinq ans, demeurant ensemble à Brie Comte Robert (Seine et Marne), consentant par acte passé devant Me Denoizon, notaire audit lieu, les pièces produites paraphées et annexées, tous les actes de naissance des époux, décès du père de l’époux, consentements des père et mère de l’épouse et les certificats des publications faites et affichés en cette mairie les dimanches vingt trois et trente avril dernier et sept mai courant, desquelles pièces il a été donné lecture ainsi que du chapitre six, titre cinq, livre premier du code civil. Les parties interpellées ont dit qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage. Interpellés de nouveau et séparément, les contractants ont déclaré se prendre pour mari et femme et nous, Claude Philippe Mourey, chevalier de la Légion d’Honneur, adjoint au Maire du onzième arrondissement de Paris, officier de l’état civil, attendu qu’il n’est pas survenu d’opposition, avons prononcé au nom de la loi que Louis Joseph Paul Doens de Lambert et Alexandrine Lodoïska Contant sont unis par le mariage. Fait publiquement en l’hôtel de la Mairie, en présence de Jean Baptiste Tournier, propriétaire, âgé de soixante deux ans, au Parc Saint-Maur (Seine), ami, Louis Doens de Lambert, artiste peintre, âgé de vingt deux ans, rue Commines 14, frère, Gustave Nayet, négociant, âgé de quarante un ans, rue d’Aboukir 92, ami, Marie Edde, employé, âgé de vingt neuf ans, à Versailles, Seine et Oise, beau-frère. Lecture faite du présent acte, les parties et les témoins soussignés avec nous.
On peut, entre autres, citer comme témoins à leur mariage Louis DOËNS DE LAMBERT, âgé de 22 ans, artiste peintre et frère du marié et également
Jean-Baptiste TOURNIER (âgé de 62 ans, propriétaire domicilié au Parc Saint-Maur), ami de l'époux
qui épousera Louise Marie Gabrielle Aimée ASSELIN, la mère de l'époux, quatre ans plus tard, le 11-11-1880 à Saint-Maur-des-Fossés,
et dont le fils, Jean Baptiste Emile TOURNIER, épousera en 1883 Louise Marie Léontine DOENS DE LAMBERT, soeur de l'époux et ancêtres directs de
Raymond RADIGUET, écrivain, auteur du Diable au corps.
En clair, cela donne :
Alexandrine Lodoïska CONTANT naît à Brie Comte Robert le 14 mars 1853 de Louis Eugène
CONTANT et Louise Alexandrine Charlotte CHOLLET.
D'après les témoignages oraux que j'ai pu récolter, son deuxième prénom, Lodoïska, qui deviendra son surnom viendrait du
"nom d’une héroïne d’un roman de Jean Baptiste
Louvet de Couvray, révolutionnaire proche des Girondins. Celui-ci avait surnommé sa femme « Lodoïska ».
Lodoïska était pianiste et très distinguée. Lors d’une visite, il y a une
quarantaine d’années, au cimetière de Saint-Maur où se trouve le caveau des
Doëns, j'ai rencontré la gardienne du cimetière qui se souvenait très
bien des Doëns de Lambert et notamment de Lodoïska qui était surnommée à
Saint-Maur « la Marquise » tant elle était distinguée !" (Sophie Pellissier)
De leur union, naîtront au moins 6 enfants :
- Fernand Louis Léon Paul ° vers 1876.
- Louis Emile Léon ° 18-7-1877 Paris 11 / + 11-9-1877 Paris 11.
- Louis Gaston ° vers 1879.
- Marie Louise Paule ° 19-9-1881 Brie-Comte-Robert / + 15-10-1974 Alix.
- Louise Berthe Marguerite ° 4-6-1883 Saint-Maur-des-Fossés / + 8-2-1974 Allez-et-Cazeneuve (47). Mariée (1) 27-10-1900 Saint-Maur- des-Fossés avec Charles Emile André ARRIAS. Mariée (2) 19-11-1904 Saint-Maur-des-Fossés avec Louis François Philibert GAUTIER.
- Louis Fernand Jean ° 4-1-1891 Paris 12 / + 7-12-1955 Paris 12. Marié 26-3-1914 Toul avec Elisabeth Claire LAROUSSINIE.
- GENERATION 6
Louis Antoine Ferdinand DOËNS (de) LAMBERT naît au Fort Royal (rue Saint-Louis, chez son grand-père maternel) le 7 juin 1820. La déclaration de la naissance a lieu un mois plus tard,
le 10 juillet 1820.
Acte de naissance de Louis Antoine Ferdinand DOËNS LAMBERT
10-7-1820 Fort-Royal
L’an mil huit cent vingt, le lundi dixième jour de juillet à dix heures du matin. Par devant nous Jean Pierre Pierron,
chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, officier de l’état civil de la paroisse de Fort-Royal Île Martinique.
Est comparu Mr Pierre Louis Doëne Lambert, âgé de soixante un ans, habitant domicilié à la Rivière Pilote, de présent chez Mr Tartanson,
son beau-père, rue St Louis, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin qu’il nous a dit être né le sept juin de cette année à neuf heures du matin dans la maison du dit Sieur Tartanson, de lui déclarant et de Dame Louise Antoinette Françoise Tartanson, son épouse, âgée de dix huit ans, et auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Louis Antoine Ferdinand.
Les dites présentation et déclaration faites en présence de Mr Bernard Rivière, âgé de cinquante ans, premier substitut du Procureur
du Roi, avoué aux tribunaux du Fort Royal, et Mr Jean Lostan, âgé de trente sept ans, bourgeois, l’un et l’autre domiciliés en cette ville ; lesquels ont signé avec le père et nous le présent acte de naissance, lecture faite.
Il se marie au Carbet le 7 janvier 1845 avec Louise Marie Gabrielle Aimée ASSELIN. Née au Carbet en 1827, elle est la fille
de Louis Marie Félix ASSELIN et Marie Rose Eugénie d'AUDIFFRÉDY. (voir famille
ASSELIN)
Acte de mariage de Louis Antoine Ferdinand DOËNS LAMBERT et Louise Marie Gabrielle Aimée ASSELIN
7-1-1845 le Carbet
L’an mil huit cent quarante cinq, le sept du mois de janvier à onze heures du matin. Par devant nous Marie Joseph Raphaël Imbert, Maire de la commune du Carbet, arrondissement de Saint-Pierre, Île Martinique, sont comparus en la maison commune le sieur Louis Antoine Ferdinand Doens Lambert, âgé de vingt quatre ans, négociant, domicilié à Saint-Pierre, natif de la commune de Fort-Royal comme le constate l’acte de sa naissance délivré par le sieur Pierron, officier de l’état civil de cette commune, le dix-sept décembre mil huit cent vingt, fils légitime et majeur de sieur Pierre Louis Doëns Lambert, propriétaire, domicilié à Saint-Pierre, décédé le premier juin mil huit cent trente, appert l’acte de son décès délivré par l’officier de l’état civil du dit Saint-Pierre, le vingt-neuf novembre mil huit cent quarante quatre, et de dame Louise Françoise Antoinette Tartanson, âgée de quarante & un ans, sans profession, domiciliée à Paris, épouse en secondes noces de sieur Pierre Honoré Langlois de Saint-Montant, ancien magistrat, chevalier de la légion d’honneur, aussi domicilié à Paris ; la dite dame, consentant au mariage de son fils, est ici représentée par le sieur François Sully Lavaux, négociant, âgé de cinquante quatre ans, domicilié à Saint-Pierre, lequel est porteur d’un acte de consentement au rapport de Maître Fontaine & son collègue, notaires à Senlis, département de l’Oise, daté du vingt-neuf octobre mil huit cent quarante quatre, dûment enregistré et légalisé ; Et Demoiselle Louise Marie Gabrielle Aimée Asselin, âgée de dix-sept ans, sans profession, native de la commune du Carbet, appert l’acte de sa naissance délivré par nous le vingt du mois de décembre dernier, domiciliée au dit Carbet ; fille légitime et mineure de sieur Louis Marie Félix Asselin fils, âgé de quarante-quatre ans, propriétaire, adjoint au Maire du Carbet, domicilié en cette commune, ici présent et consentant au mariage de sa fille, et de dame Marie Rose Eugénie d’Audiffrédy, décédée au Carbet le six du mois de juin de l’année mil huit cent trente et un, appert encore l’acte de son décès délivré par nous le cinq décembre de l’année dernière. Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications ont été faites par nous dans les formes accoutumées, les dimanches vingt-deux et vingt-neuf décembre dernier à huit heures du matin ; aucune opposition au dit mariage ne nous ayant été signifiée et vu un certificat de Monsieur l’officier de l’état civil de Saint-Pierre en date du quatre janvier présent mois, duquel il résulte que ce mariage a été publié au dit Saint-Pierre, domicile du futur époux, les mêmes dimanches vingt-deux et vingt-neuf décembre mil huit cent quarante-quatre, sans qu’il y ait eu d’opposition signifiée ; faisant droit à la réquisition des futurs époux et après avoir donné lecture de toutes les pièces sus-mentionnées, lesquelles resteront jointes au présent acte, ainsi que du chapitre VI du titre du Code Civil intitulé du mariage, nous leur avons demandé s’ils veulent se prendre pour mari et pour femme ; chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, nous avons déclaré au nom de la loi le Sieur
Louis Antoine Ferdinand Doëns Lambert et la Demoiselle Louise Marie Gabrielle Aimée Asselin unis par le mariage ; de tout quoi nous avons dressé
acte en présence des sieurs Louis Lefeuvre, âgé de trente-neuf ans, négociant, domicilié à Saint-Pierre, Jean Baptiste Charles Joseph Lemaistre,
âgé de trente-sept ans, Louis Rose Asselin de Vély, âgé de trente-deux ans, ces deux derniers habitants vivriers, domiciliés au Carbet, oncles
paternels de l’épouse, et Gabriel Desvergers de Sanois, chevalier de la légion d’honneur, âgé de cinquante-deux, habitant sucrier, domicilié à la Trinité, oncle maternel de la dite épouse ; lesquels, ainsi que le père de l’épouse, le sieur Sully Lavaux représentant la mère de l’époux et les dits époux ont signé avec nous le présent acte de mariage, après que lecture leur en a été faite.

De ce mariage naîtront au moins 7 enfants :
- Louis Joseph Paul ° 4-10-1850 Saint-Pierre / + 24-7-1907 Saint-Maur-des-Fossés.
Marié 6-5-1876 Paris 11 avec Louise Alexandrine dite "Lodoïska" CONTANT.
- Louis Joseph Georges ° 22-8-1853 Saint-Pierre / + 3-8-1933 Nancy. Marié (1) 7-12-1876 Paris 3 avec Louise Joséphine Eugénie ASSELIN. Marié (2) avec Julia MASSART.
- Louise Marie Léontine ° 27-2-1859 Neuilly / + 8-4-1886 Saint-Maur-des-Fossés. Mariée 1-5-1883 Saint-Maur-des-Fossés avec Jean Baptiste Emile TOURNIER (CM Me Ernest Notin 26-4-1883 Paris).
- Louise Marie Pauline ° 8-6-1863 Paris 17. Mariée 18-4-1882 Saint-Maur-des-Fossés avec Ernest BATAILLE (CM Me Cabarel 15-4-1882 Paris).
- une fille ° et + 13-6-1869 Saint-Maur-des-Fossés.
- Marie Louise ° 2-7-1870 Saint-Maur-des-Fossés / + 26-4-1875 Saint-Maur-des-Fossés.
- Louis Denis.
On ne sait pas exactement la date de son départ de la Martinique pour Paris mais il peut être estimé entre 1853 (date de naissance de son fils Louis Joseph Georges)
et 1859 (date de naissance de sa fille Louise Marie Pauline) comme le confirment les différentes adresses récoltées dans les divers actes :
- Rue du Petit Versailles à Saint-Pierre (1850 / naissance de son fils : Louis Joseph Paul)
- "Tivoli" à Saint-Pierre (1853 / naissance de son fils : Louis Joseph Georges)
- 12 rue des Granges à Neuilly (1859 / naissance de sa fille : Louise Marie Léontine)
- Avenue des Arts (Grand Parc) à Saint-Maur (1870 / naissance de sa fille : Marie Louise )
- 43 rue de Courcelles à Paris 3e (1871 / date de son décès)
Banquier à Paris (associé maison Geles et Cie, banquiers, rue de Rivoli), il décède en 1871 à l'âge de 51 ans.
Son épouse décèdera, quant à elle, en 1902 à Saint-Maur des Fossés.
Acte de décès de Louis Antoine Ferdinand DOËNS LAMBERT
15-2-1871 Paris 3
Du quinze février mil huit cent soixante et onze, deux heures de relevée. Acte de décès de Louis, Antoine, Ferdinand Doëns Lambert,
négociant, décédé ce matin à quatre heures au domicile conjugal rue de Courcelles, 43, âgé de cinquante ans, né à Fort-de-France, Martinique,
époux de Louise, Marie, Gabrielle, Aimée Asselin, sans profession, âgée de quarante-trois ans. Le décès a été constaté par nous, Maire officier
de l’état civil, et le présent acte dressé sur la déclaration de Edmond, Emmanuel de Kergarion, curé de Créteil, ami, âgé de trente-huit ans,
rue de Bondy 32, et de François, Nicolas Couteret, agent d'affaires, âgé de trente-trois ans, rue des (…), qui ont signé avec nous, après lecture faite.
- GENERATION 7
Pierre Louis DOËNS (de) LAMBERT est né au Vauclin (Martinique) le 3 octobre 1759 du mariage de Pierre Louis et
Marie Anne DOËNS DUBOURG.
Acte de baptème de Pierre Louis DOËNS LAMBERT
30-8-1760 le Vauclin
Le trente août mil sept cent soixante, j’ai baptisé Pierre Louis, né le trois octobre de l’année dernière, fils en légitime mariage
de Mr Pierre Louis Doëns Lambert et de dame Marianne Doëns Dubourg ses père et mère ; le parrain a été Mr Louis Huyghues et la marraine dame
Elisabeth Claire Tartanson de Gilbert. En foi de quoi j’ai signé. Signé Lambert Doëns, Huyghue Cadrous, Tartanson de Gilbert et Gareny curé.
Il se marie une première fois à Saint Pierre le 26 mai 1801 avec Marie Jeanne GENET qui décède en 1808.
Il se remarie ensuite au Fort-Royal le 5 août 1819, à l'âge de 59 ans,
avec Louise Françoise Antoinette TARTANSON (de BELLEVUE ?) (née à Saint-Esprit, Martinique, le 25 mai 1802),
fille de Louis Alexandre François TARTANSON et Marie Elisabeth HEUDE.
On peut noter la très grande différence d'âge entre les 2 conjoints : 47 ans !!!
Acte de mariage de Pierre Louis DOËNS LAMBERT et Louise Françoise Antoinette TARTANSON
5-8-1819 au Fort Royal
L’an mil huit cent dix-neuf, le jeudi cinquième jour d’août, à six heures du matin. Par devant nous Jean Pierre Pierron, Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’honneur, officier de l’état civil de la paroisse du Fort-Royal, Île Martinique, sont comparus Mr Pierre Louis Doëns-Lambert, âgé de cinquante-neuf ans, né au Vauclin, habitant domicilié à la Rivière Pilote, ancien Capitaine de Dragons au cinquième Bataillon de la Martinique, fils majeur et en légitime mariage de feu Pierre Louis Doëns Lambert, vivant habitant au Vauclin, Chevalier de l’Ordre royal et militaire de St Louis, et de feue Dame Marie Anne Doëns-Dubourg, ses père et mère, veuf de Dame Marie Jeanne Genet, d’une part ; et Demoiselle Louise Antoinette Françoise Tartanson, âgée de dix-sept ans, née au Saint-Esprit le vingt-cinq de mai mil huit cent deux, domiciliée au Fort-Royal, fille mineure et en légitime mariage de Mr Louis Alexandre François Tartanson, avoué au Conseil Supérieur de la Martinique et à la Sénéchaussée du Fort-Royal, et de Dame Elisabeth Hendé, ses père et mère, sous l’autorité et du consentement desquels elle procède, d’autre part.
Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications et affiches ont été faites dans cette paroisse ainsi que dans celle de la Rivière Pilote le dimanche vingt-cinq juillet dernier et premier août présent mois, sans opposition ni empêchement ainsi qu’il appert par le registre de publication de cette paroisse et par le certificat de Mr le curé de la Rivière Pilote, y faisant fonction d’officier de l’état civil, en date du deux courant.
Vu les actes de naissance des parties qui constatent qu’ils sont nés, savoir l’époux au Vauclin le trois octobre mil sept cent cinquante-neuf, et l’épouse au St Esprit le vingt-cinq de mai mil huit cent deux.
Vu l’acte mortuaire de Dame Marie Jeanne Genet, première épouse du dit Sieur Pierre Louis Doëns-Lambert, décédée au Fort Saint-Pierre le vingt-et-un mars mil huit cent huit.
Faisant droit à leur réquisition, après avoir donné lecture des pièces sus-mentionnées et du Chapitre six du code civil au titre du mariage, avons demandé au futur époux et à la future épouse s’ils veulent se prendre pour mari et femme ; chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, déclarons au nom de la loi que Mr Pierre Louis Doëns-Lambert et Demoiselle Louise Antoinette Françoise Tartanson sont unis en mariage. De quoi avons dressé acte en présence de M. Jacques Antoine de Bernard, âgé de trente-deux ans, avoué au Conseil Supérieur de la Martinique et à la Sénéchaussée de St Pierre, y demeurant, de M. Pierre Bernard-Rivière, âgé de quarante-neuf ans, premier substitut du Procureur du Roi en la Sénéchaussée du Fort-Royal, avoué au Conseil Supérieur de la Martinique, y demeurant, M. Maximilien Victor Marie Le Roi de Jouvence, âgé de vingt-six ans, officier au deuxième Bataillon, en garnison au Fort-Royal, y demeurant, et M. Jean Huyghue, âgé de ….. ans, habitant propriétaire domicilié au Marin ; lesquels ont signé avec les époux, le père de l’épouse et nous ainsi qu’avec M. Agricolle Mou…, âgé de trente-deux ans, Capitaine au deuxième Bataillon de la Martinique, en garnison au Fort-Royal, lequel a été témoin en remplacement de M. Jean Huyghue (x renvoi en marge : ci-dessus dénommé et qui ne s’est pas présenté).

De leur mariage je ne connais, à ce jour, que la naissance de deux enfants :
- Louis Antoine Ferdinand ° 10-6-1820 à Fort Royal / + 15-2-1871 Paris 3. Marié 7-1-1845 le Carbet avec Louise Marie Gabrielle Aimée ASSELIN.
- Louise ° 26-9-1827 Saint-Pierre / + 29-7-1829 Saint-Pierre.
Ancien capitaine de dragons au 5ème bataillon de la Martinique en 1819, on le retrouve comme avocat au Parlement de Paris
en 1830.
On le sait cependant domicilié en Martinique en 1827 (naissance de sa fille Louise) où il est dit :
" domicilié avec sa famille sur cette paroisse du Fort (St Pierre), rue Levassor. "
Pierre Louis décède en 1830 au Fort Saint-Pierre (rue des Bons Enfants) à l'âge de 70 ans et son épouse, Louise Françoise Antoinette
TARTANSON, à Lille en 1882 à l'âge de 80 ans.
Acte de décès de Pierre Louis DOËNS LAMBERT
2-6-1830 Fort Royal
L’an mil huit cent trente, le deux juin à sept heures du matin. Par devant nous Toussaint Montanarys, officier de l’état civil
de la paroisse du Fort-Royal, Île Martinique. Sont comparus Messieurs Georges-Pierre-Lecadre, âgé de trente-deux ans, commis principal chargé du
Service de l’intérieur en cette ville ; et Jacques-Marie-Alexandre-Grubb fils, âgé de vingt-un ans, secrétaire au Bureau Municipal, tous deux
domiciliés sur cette paroisse du Fort ; lesquels nous ont déclaré que, hier à sept heures du soir rue des Bons Enfants, n° …, Sieur
Doëns-Lambert-Pierre-Louis, âgé de soixante onze ans, natif du Vauclin, ancien habitant propriétaire, avocat en parlement de Paris,
fils légitime du mariage d’entre feus Sieur Pierre-Louis-Doens-Lambert, vivant Chevalier de St Louis, et Dame Marie-Anne-Doens-Dubourg,
ses père et mère, veuf en premières noces de feue Dame Marie-Jeanne-Genet, époux en deuxièmes noces de Dame Louise-Françoise-Antoinette-Tartanson,
demeurant sur cette dite paroisse du Fort, est décédé au domicile sus-énoncé. Et ont les déclarants signé avec nous le présent acte de décès, lecture faite.

- GENERATION 8
Fils de Lambert et Marie Thérèse TARTANSON, Pierre Louis DOËNS LAMBERT est né au Vauclin vers 1733.
Il épouse le 8 août 1757, au Vauclin (avec dispense pour 2e degré parenté), sa cousine germaine Marie Anne DOËNS DUBOURG
(née au Vauclin le
21 octobre 1738 et décédée au même lieu le 20 janvier 1775, fille de Jean François DOËNS DUBOURG et Elisabeth Claire (de) TARTANSON).
Cousinage paternel et maternel
Mariage Pierre Louis DOËNS DE LAMBERT et Marie Anne DOËNS-DUBOURG
8-8-1757 le Vauclin
Le huit août mil sept cent cinquante sept, après les trois publications faites dans cette paroisse pendant trois dimanches consécutifs
et dans celle de St Michel Cul de Sac François, comme il paraît par le certificat du R.P. Lionne curé, sans qu’il ce soit trouvé aucun
empêchement canonique, ayant obtenu de nore St Père le pape Benoit une dispense en date du vingt-trois juillet de l’année dernière par
rapport au second degré de consanguinité, laquelle a été fulminée par le R.P. (Be…), professeur en théologie, préfet apostolique et
supérieur général de la mission des frères prêcheurs, qui en a gardé l’original, j’ai conjoint en légitime mariage et donné la
bénédiction nuptiale à Mr Pierre Louis Lambert Doëns, capitaine de cavalerie, natif de cette paroisse, fils de feu Sr Lambert Doëns,
vivant capitaine major de milice au bataillon marin et de dame Marie Thérèse de Tartanson, ses père et mère, avec Demoiselle Marie
Anne Doëns Dubourg, fille de feu Sieur Jean François Doëns Dubourg, major du même bataillon marin et de dame Elisabeth Claire de
Tartanson, épouse de Mr Alexandre de Gilbert, écuyer, Sieur de Lomel, ses père et mère habitants au quartier du François.
En foi de quoi, j’ai signé avec les témoins. Signés : Lambert Doëns, Mariette Dubourg, Veuve Lambert, Tartanson de Gilbert,
Cadrous Huyghue, Gilbert Tartanson, Doëns, Lardillon, Doëns, Lambert (Cad…), Elisabeth Dubourg, Degrave fils, Maurille Tartanson
fils, Veuve Huyghue, Tartanson Bellay, Hélène Doëns, Hélène Hubert, Elisabeth Des Gatines, Camille Duval, Eulalie Dumont, Huyghue Des
Etages, Courdemanche, De La Vigne, (…) Aubin fils et F. Garemy curé.
Des dix-huit années que durera leur mariage, au moins 9 enfants verront le jour :
- Edmé Alexandre Louis ° 26-7-1758 le Vauclin / + 10-8-1800 le François. Marié 3-5-1779 le François avec Catherine Désirée VAUTIER de MOYENCOURT.
- Pierre Louis ° 3-10-1759 (bapt. 30-8-1760) le Vauclin (Martinique) / + 2-6-1830 Saint-Pierre. Marié (1) 26-5-1801 Saint-Pierre avec Marie Jeanne GENOT. Marié (2) 5-8-1819 Fort Royal avec Louise Françoise Antoinette TARTANSON de BELLEVUE.
- Marie Anne Elisabeth ° 25-12-1761 le Vauclin (b. 8-2-1763) / + 4-2-1764 le Vauclin.
- Jean François ° 6-12-1763 le Vauclin (bapt. 20-3-1765).
- Louis Nicolas ° 24-11-1764 le Vauclin / + 17-8-1810 le Vauclin.
- Anne Sophie ° 15-12-1767 le Vauclin (bapt. 28-6-1768).
- Louis Camille Robert ° 28-3-1770 le Vauclin.
- Louis Corneille ° 22-8-1768 le Vauclin (bapt. 28-3-1770).
- Marie Victoire ° 23-6-1772 le Vauclin.
En 1788, il fait état de ses services en vue d'obtenir la Croix de Saint-Louis et il sera effectivement nommé Chevalier de Saint-Louis quelques temps après.
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L'Ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre honorifique français créé
en avril 1693 par Louis XIV pour récompenser les officiers les plus valeureux.
L'Ordre comprenait trois classes :
- Chevalier, lequel portait l'insigne à un ruban rouge sur la poitrine gauche ;
- Commandeur, portant l'insigne à une écharpe rouge du côté gauche ;
- Grand-Croix, ayant l'insigne à une écharpe rouge du côté gauche et une plaque
sur la poitrine à gauche.
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Mémoire pour la Croix de Saint-Louis
1-7-1788
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Pierre Louis Doëns Lambert, né à la Martinique, paroisse du Vauclin le 3 octobre 1733.
A commencé à servir le Roi en qualité d’enseigne des milices du quartier du Marin par commission de Mr de Bompar, du 2 mars 1751.
Lieutenant par idem du 24 février 1754.
Capitaine de cavalerie par idem du 12 février 1757.
Lieutenant au quartier du Vauclin à la formation des milices par commission de Mr d’Ennery, du 1er juin 1765.
Confirmé au dit emploi par commission du Roi, du 10 décembre 1765.
Capitaine par commission de Mr d’Ennery, du 1er octobre 1770.
Confirmé pour idem du Roi du 24 mai 1771.
Actuellement capitaine de la Compagnie des milices du Vauclin.
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Depuis trente-sept ans, le Sieur Doëns Lambert est au service du Roi et sans interruption.
Son père est mort major de bataillon du Marin et son aïeul dans le grade de capitaine.
Le Sieur Doëns Lambert a toujours montré, dans toutes les occasions, le plus grand zèle pour le service du Roi et s’est trouvé
aux deux sièges de la Martinique.
Il a été à Sainte-Lucie en 1756 à la tête d’un détachement de grenadiers par ordre de Mr de Bompar, pour lors général de cette île,
où il a demeuré quatre mois.
Il n’a cessé d’offrir des services pendant cette dernière guerre à Mr le Marquis de Bouillé, son général, et en a reçu des réponses
très flatteuses.
Il a toujours cherché à mériter l’estime de ses chefs par son obéissance et son zèle pour le service du Roi.
Il ose se flatter qu’après trente-sept ans de service, dont trente et un de commission de capitaine, et n’ayant point démérité les
grâces de Sa Majesté qu’elle voudra bien lui accorder.
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Pierre Louis DOËNS DE LAMBERT et Marie Anne DOËNS DUBOURG décèdent au Vauclin l'un en 1803 à l'âge présumé de 71 ans, et l'autre en 1775
à l'âge de 37 ans.
Décès Pierre Louis DOËNS DE LAMBERT
14-12-1703 le Vauclin
L’an mille huit cent trois et le quatorze décembre a été enterré dans le cimetière de cette paroisse le corps de Mr Pierre Louis
Doëns Lambert, décédé dans la 71e année de son âge, après avoir confessé ses péchés et reçu l’extrême onction. Ont assisté au dit
enterrement les témoins soussignés.
Signent : Tascher, de Puifferrat, Perpigna, Charles de Latournelle
Décès Marie Anne DOËNS DUBOURG
20-1-1775 le Vauclin
Le vingtième jour du mois de janvier de l’an mille sept cent soixante-quinze a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse,
par moi curé soussigné, le corps de dame Anne Marie Doëns Dubourg, épouse de Monsieur Lambert Doëns, capitaine de milice, âgée
d’environ trente-cinq ans, décédée d’aujourd’hui. En foi de quoi, j’ai signé avec les témoins.
Signent : Girardin, Duval de Grenonville, Pre Arliand, Courdemanche fils, De Luynes
- GENERATION 9
Lambert DOËNS et Jean François DOËNS DUBOURG sont les fils de Lambert et Louise HENRY.
Lambert naît au quartier du Marin vers 1696.
Lieutenant de milices et domicilié au Vauclin, quartier du Sans-Souci, il sera par la suite capitaine major de milices au bataillon du Marin.
En 1718, il est assigné à comparaître, arrêté et condamné pour avoir frété son bateau à Joseph Papin-Lépine et d’avoir conduit ce dernier à l’Île de la
Grenade pour permettre à un criminel de lèse-majesté de s’évader.
Pour comprendre le déroulé des faits dont il est accusé, il convient de revenir à la révolte qui éclata au mois de mai 1717 au
Diamant, appelée par la suite Gaoulé.
En 1717, le gouverneur de la Varenne et son intendant, émissaires du régent, arrivent sur l'île. Ils viennent interdire la création de
nouvelles sucreries et le commerce du sucre avec les îles voisines. Le 17 mai 1717, le gouverneur et l’intendant sont invités à un banquet dans une
habitation du Diamant, l'habitation Bourgeot, actuelle « O'Mullane ». Cette initiative est due au propriétaire Etienne Bourgeot, riche planteur sucrier et
son épouse. Des colons, avec à leur tête les colonels François Samuel Le Vassor de la Touche et Jean du Buc de L'Etang, dit Dubuc-l’Etang,
firent irruption et se saisirent des deux personnalités. Les colons les y séquestrent avant de les emmener à l'habitation Anse Latouche, au nord de l'île,
où ils les déposèrent de force dans un navire pour la France.
Source Wikipedia
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Le récit de cette révolte par le gouverneur de la Varenne et son intendant De Ricouart est
consultable aux
Archives d’Outre-Mer.
En mars 1718, une lettre patente du roi accorde aux habitants de la Martinique une amnistie générale à la suite de la révolte du 17 mai 1717,
à l'exception de six d’entre eux qui seront jugés par le conseil supérieur de l'île mars 1718.
[...] Nous de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, avons accordé et accordons par lesdites présentes, signées de notre main, aux habitants de
notre dite île de la Martinique qui ont eu part à la révolte arrivée en icelle le 17e mai 1717, de quelque qualité et condition qu’ils soient,
sans aucune exception, l’amnistie générale de tout ce qui a été par eux fait et entrepris pour raison de ladite révolte.
[…] N’entendons toutefois comprendre dans la présente amnistie le sieur Dubuc, lieutenant colonel d’un régiment de milice de la Martinique et chef choisi
par lesdites milices au temps de ladite révolte ; les sieurs Belair, capitaine de milice, Dorange, Cattier et Labat, aides-majors de milices, qui ont arrêté
ledit sieur de La Varenne et Ricouart, alors gouverneur général et intendant des Îles du Vent ; le sieur Bourgelas, capitaine d’une compagnie de cavalerie de
milice. Lesquels seront tenus, deux jours après l’enregistrement des présentes, de se rendre au Fort-Royal de la Martinique pour être envoyé en France pour
se justifier au sujet de ladite révolte. Et faute pour eux de se représenter, voulons que leur procès soit fait et parfait comme criminels de lèse-majesté
par notre Conseil supérieur de la Martinique.
[...] Et icelle lue, publiée et affichée dans tous les lieux publics et accoutumés, même aux prônes des messes paroissiales de tous les quartiers de l'île.
[...]
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Le 8 septembre 1718, une remontrance du procureur général d'Hauterive demande l'arrestation de Papin-Lépine. Celui-ci est accusé
« d’avoir esté avec une barque appartenant au nommé Lambert Doëns, habitant de cette Isle, en l’Isle de la Grenade enlever le nommé
Bourgelas, son beau frère, excepté en l’amnistie de sa majesté et de l’avoir amené et sauvé en cette isle avec ses nègres et effets
au mépris des ordres du Roy ».
La prise de corps contre Papin-Lépine dit La Rapière est décrété et le procès-verbal d'exécution de ce décret a lieu le 27 septembre 1718
L’an mil sept cent dix-huit , le vingt-septième jour du mois de septembre, environ les neuf heures du soir, en vertu du décret de prise de corps décerné
par Messieurs les commissaires en cette partie en date du 8e du présent mois de septembre, étant en forme, signé et scellé et à la requête et diligence
de Monsieur le procureur général du Roi au Conseil supérieur de cette île Martinique, pour lequel domicile est élu en la chambre du greffe d’icelui,
j’ai, Louis Le Roy, huissier audit Conseil, y reçu, résidant en cette ville du Fort Royal, Grande rue d’icelle paroisse Saint-Louis, soussigné, assisté
de Jean Le Roy et Jacques La Poterie, aussi huissiers audit Conseil, résidant en cette dite ville, me suis exprès transporté en la maison du sieur Pierre
Thery Mache en cette ville où, étant, j’ai trouvé en icelle le nommé Lépine La Rapière dénommé audit décret, auquel j’ai, en vertu d’icelui, fait
commandement de par le Roi de me suivre en les prisons royales de cette dite ville où je voulais le constituer prisonnier. Lequel obéissant, j’ai pris
et appréhendé au corps et icelui conduit dans lesdites prisons et écroué sur les registres de la geôle.
Après quoi, me suis retiré avec mes dits assistants
qui ont signé avec moi l’an et jour que dessus.
Signé à la minute : Le Roy, La Potterie, L. Le Roy
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Lors de son interrogatoire, le 28 septembre, Papin-Lépine La Rapière explique avoir loué la barque de Lambert Doëns afin que celui-ci
le transporte à la Grenade.
[…]
Du mercredi vingt-huit septembre mil sept cent dix huit de relevée, au palais de la ville du Fort Royal.
Avons mandé et fait venir devant nous en la chambre ledit Lépine La Rapière, accusé par le geôlier desdites prisons duquel nous aurions pris et reçu
le serment en pareil cas requis et accoutumé de dire et répondre vérité sur les cas contre lui résultant en la remontrance dudit procureur général par lui
mis en mains.
L’aurions interrogé de son nom, surnom, âge, qualité, naissance, religion et demeure.
A répondu se nommer Joseph Papin Lépine La Rapière, ci-devant enseigne de la Compagnie du Lamentin, natif de cette île, paroisse dudit lieu du Lamentin,
âgé de vingt-cinq ans ou environ, de la religion catholique, apostolique et romaine, demeurant actuellement chez le sieur Desvaux, son beau-frère, au quartier
du Cul-de-Sac François.
Interrogé s’il était dans l’île le jour que l’on a publié l’amnistie, le seize du mois d’août dernier.
A répondu que oui.
Interrogé si le lendemain dix-sept il ne s’est point embarqué dans une barque pour sortir de l’île.
A répondu que oui.
Interrogé à qui appartient la barque sur laquelle il s’est embarqué.
A répondu qu’elle appartient au sieur Doëns, fils du sieur Lambert Doëns, habitant du Cul-de-Sac François.
Interrogé de quel port est ladite barque.
A répondu de soixante ou soixante-dix barriques commandée par ledit Doëns fils, l’équipage composé de dix à douze hommes.
Interrogé s’il avait permission de Monsieur le Général pour sortir de l’île.
A répondu que non.
Interrogé si le maître de la barque avait un passeport de Monsieur le Général, ou de Monsieur l’amiral, pour sortir de l’île.
A répondu qu’il n’en savait rien.
Interrogé quel jour ladite barque a mis la voile.
A répondu le dix-sept août, le lendemain de la publication de l’amnistie.
Interrogé s’il avait informé le maître de ladite barque du lieu où il devait aller.
A répondu que oui et que c’était pour aller à la Grenade.
Interrogé quel dessein il avait pour aller à la Grenade.
A répondu que l’amnistie enjoignant aux exceptés de se représenter deux jours après la publication, à faute de quoi il serait procédé contre eux par
contumace et que leur procès serait fait et parfait par le Conseil supérieur de la Martinique. Etant convaincu de crime de lèse-majesté, faute de comparoir,
il serait allé dans ladite île de la Grenade pour en informer le sieur Bourgelas, son beau-frère, et l’obliger de venir se rendre au Fort Royal suivant
l’intention de Sa Majesté.
Interrogé qui est-ce que l’on embarqua avec ledit Bourgelas.
A répondu que ledit sieur Bourgelas s’embarqua avec vingt-cinq ou trente nègres, tant grands que petits.
Interrogé quel jour ils sont arrivés à la Grenade.
A répondu qu’ils y étaient arrivés le dix-neuf août.
Interrogé s’il n’a rien embarqué autre chose que des nègres.
A répondu que non, à la réserve de dix à douze livres de Caret qu’il a laissé au maître du bateau, acompte de son fret.
Interrogé si le maître du bateau, lorsque lui, accusé, lui proposa de le passer à la Grenade, ne lui fit aucune difficulté de faire ce trajet sans aucune
permission.
A répondu que ledit maître du bateau ne lui demanda pas s’il avait une permission et ne lui en fit aucune difficulté.
Interrogé s’il ne prévit pas que le sieur Bourgelas, embarquant la meilleure partie de ses nègres, il n’y avait pas apparence qu’il ne venait pas
simplement à la Martinique pour satisfaire aux ordres du Roi.
A répondu qu’ayant représenté audit Bourgelas pourquoi il embarquait ses nègres, il lui répondit que la plupart de ses nègres étant morts de misère à la
Grenade, il comptait, après s’être justifié, s’établir à la Martinique.
Interrogé quel jour ils sont arrivés à la Martinique.
A répondu qu’ils sont atterris le vingt-quatre dudit mois d’août au quartier du Sans-Souci, au vent de l’île.
Interrogé à quel endroit il est allés se retirer en mettant pied à terre.
A répondu chez Monsieur Desvaux, son beau-frère.
Interrogé s’il ne sait pas où ledit Bourgelas est allé en se débarquant.
A répondu qu’il lui avait prêté son cheval sur lequel il monta et se fit suivre de tous ses nègres en disant qu’il venait au Fort Royal pour obéir aux
ordres de Sa Majesté.
A lui remontré qu’il ne nous dit pas la vérité puisqu’un homme qui vient se rendre prisonnier ne se fait pas suivre de vingt-cinq à trente nègres, grands
ou petits, puisqu’il ne saurait où les mettre en se rendant prisonnier.
A répondu qu’il les avait amené avec lui effectivement au Lamentin qui est le chemin qui conduit au Fort Royal mais qu’il ne sait pas ce qu’il en a fait.
Interrogé si, depuis leur séparation au Sans-Souci, lieu de leur débarquement, il n’a eu aucune connaissance ni correspondance avec ledit Bourgelas.
A répondu que non.
Interrogé s’il n’a pas connaissance aucune à qui ledit Bourgelas a vendu ses nègres.
A répondu que non.
Interrogé s’il n’a pas été informé que toutes personnes qui facilitent ou qui protègent un accusé de crime de lèse-majesté, ainsi qu’il est expliqué par
l’amnistie, se rend lui-même complice du même crime.
A répondu que non.
Interrogé s’il ne sait point à qui ont été vendus les nègres dudit Bourgelas et à quel prix.
A répondu qu’il a bien ouï dire que le sieur Desmé a acheté du sieur Bourgelas une quantité de nègres qu’il ne peut déterminer mais qu’il ne peut pas
assurer si c’est avant qu’il soit allé à la Grenade ou depuis son dernier retour.
Interrogé s’il était à la messe au Cul-de-Sac François le dimanche dix-huit dudit mois. A répondu que oui et qu’il faut qu’il se soit trompé quand il a
dit qu’il était parti pour la Grenade le dix-sept mais qu’il n’y entendit pas publier l’amnistie et que le soir, il alla chez ledit Doëns pour s’embarquer
dans sa barque. Laquelle n’étant point en état de naviguer faute de lest, ils en firent sur le champ.
A lui représenté qu’il ne nous dit pas la vérité puisque l’amnistie fut publiée ledit jour dimanche au prône par le curé de la paroisse.
A répondu qu’il n’en était pas informé.
Interrogé s’il a eu aucune connaissance de ce qu’est devenu ledit Bourgelas.
A répondu qu’il a appris qu’il était sorti de l’île par la femme dudit Bourgelas, suivant une lettre qu’elle lui a écrite sans lui expliquer le jour.
Interrogé s’il ne sait point où est allé ledit Bourgelas.
A répondu qu’il a ouï dire qu’il était à Sainte Alouzie et que c’est la femme dudit Bourgelas qui lui a dit.
Interrogé s’il n’a point su ou ouï dire par quel conseil ledit Bopurgelas est sorti de cette île.
A répondu que non.
Interrogé s’il n’a point su que ledit Bourgelas était revenu en cette île après sa première évasion.
A répondu que non.
Interrogé si ledit Bourgelas lui a renvoyé son cheval et de quel endroit il lui a renvoyé.
A répondu qu’il lui a renvoyé de la Rivière du lézard et qu’il ne sait ce qu’il est devenu depuis.
A lui remontré qu’il ne nous dit pas la vérité puisque ledit Bourgelas étant son beau-frère, qu’il est demeuré d’accord de l’avoir été chercher à la
Grenade, de l’y avoir embarqué avec vingt-cinq ou trente nègres pour l’exciter à venir satisfaire aux ordres du Roi, il n’a su depuis ce temps savoir ce
qu’il est devenu.
A répondu que non.
Sur quoi, nous avons cessé de l’interroger.
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Suite à cet interrogatoire, le procureur requiert que « ledit Lambert Doëns fils soit décrété d’assigner pour être ouï sur les cas
résultant du présent interrogatoire ».
Le 7 octobre, Lambert Doëns est assigné à comparaître et son interrogatoire a lieu le 12 du même mois.
[…]
Du mercredi douzième octobre mil sept cent dix huit.
Du matin au palais de la ville du Fort Royal.
A comparu ledit Doëns, assigné par Louis Leroy, huissier, suivant son rapport du sept de ce mois. Duquel nous avons pris et reçu
le serment au cas requis et accoutumé de dire et répondre vérité sur les faits contre lui résultants audit procès.
L’avons interrogé de son nom, surnom, âge, qualité, demeure, naissance et religion.
A répondu se nommer Lambert Doëns fils, demeurant chez son père au quartier du Sans-Souci et propriétaire d’une barque avec laquelle
il commerce dans les îles voisines, natif du Cul-de-Sac Marin de cette île, âgé de vingt-cinq ans, de la religion catholique,
apostolique et romaine.
Interrogé s’il n’est pas vrai que le sieur Lépine La Rapière lui a fretté sa barque pour aller à la Grenade chercher le sieur
Bourgelas, pour le faire sauver.
A répondu que ledit Lépine La Rapière lui a bien fretté son bateau pour aller à Sainte-Alouzie où il disait avoir quelques
affaires ; que lui, répondant, s’embarqua dans ledit bateau, son maître de barque étant malade ; qu’étant à la voile et en route,
ledit La Rapière lui déclara qu’il allait à la Grenade pour chercher le sieur Bourgelas, son beau-frère, qui était excepté du pardon
accordé par l’amnistie et qui devait se rendre au Fort Royal pour sa justification ; que lui, répondant, dit audit La Rapière
qu’il aurait dû l’informer de son dessein afin de prévoir les mesures nécessaires pour ce voyage. A quoi ledit La Rapière lui
répliqua que cela ne devait point l’embarrasser, qu’il avait fretté son bateau pour de bonnes fins et qu’il le paierait, ce qu’ils
étaient convenus par jour de fret, ce qui l’engagea de faire route pour la Grenade.
Interrogé quel marché il fit pour cela avec ledit La Rapière.
A répondu qu’il lui avait seulement fretté son bateau équipé pour dix écus par jour, qui est le prix ordinaire pour le trajet de
ces îles.
Interrogé combien il avait d’équipage blanc ou noir, qui était le maître ; où est à présent cet équipage.
A répondu qu’il n’avait que des blancs, sept matelots et un garçon, que le maître était malade et avait resté à terre comme il
l’a déjà dit, que ses matelots sont à bord de sa barque qui doit être à présent mouillée au Sans-Souci ou Cul-de-Sac François, à
la réserve d’un qui est sorti de son service depuis quelques jours.
Interrogé quels sont ces gens-là et leurs noms.
A répondu que se nomment Vince, Landais, Gobin, David, Fromageau, Antoine et Michel et le garçon nommé Guillaume Dunkerque,
comme le dit Antoine, et que c’est le dit David qui n’est plus à son service.
Interrogé quel jour ils partirent de son quartier, si ce n’est pas un jour de dimanche quatorzième août ou bien le jour de la
fête de la Vierge qui était le lendemain, le dit La Rapière ayant été après la messe au Cul-de-Sac François chez lui, répondant,
pour s’embarquer, ce qu’ils firent le soir.
A répondu qu’il n’était point parti de l’île un dimanche ni une fête, mais un mardi vingt-deuxième août, d’autant qu’il peut s’en
souvenir, que le dit La Rapière vint le trouver de chez le sieur Des Vaux, son beau-frère, où il demeure proche du quartier de lui,
répondant, qu’ils firent leur marché dès le lundi au soir et s’embarquèrent le lendemain au matin, qu’on avait fait du lest le soir
du lundi et le matin du mardi d’avant l’embarquement.
Interrogé combien ils furent de temps à se rendre à la Grenade et quel jour ils y arrivèrent, où ils furent mouiller et chez qui
le dit La Rapière et lui furent à terre, ce que le dit La Rapière y fit et combien ils y demeurèrent.
A répondu qu’ils avaient été deux fois vingt-quatre heures à se rendre de cette île, quartier du Sans-Souci, à la Grenade où ils
arrivèrent le jeudi à neuf heures du matin, qu’ils mouillèrent au quartier des Sauteins, entre un îlet et la terre, que le dit La
Rapière descendit seul à terre et alla sur quelques habitations les plus proches du lieu où ils avaient mouillé pour s’informer
où était le sieur Bourgelas, qu’il revint le soir à bord avec le dit Bourgelas sur les cinq heures, qu’ils restèrent là la nuit
du jeudi au vendredi et mirent la voile pour la Martinique ledit jour vendredi, sur les huit heures du matin.
Interrogé quels effets avait le dit Bourgelas et ce qu’il embarqua avec lui.
A répondu que le dit Bourgelas embarqua dans le bateau environ trente nègres, grands ou petits, qu’il en emmena le soir quatre
ou cinq, et que le surplus vint le lendemain matin, qu’il n’a pas connaissance qu’il eut autre chose que lesdits nègres et un paquet
de feuille de Caret de dix à douze livres.
Interrogé combien ils furent en chemin pour revenir de la Grenade à la Martinique, quel jour ils arrivèrent et à quelle heure.
A répondu qu’ils avaient été approchant de cinq fois vingt-quatre heures, qu’ils étaient partis de la Grenade le vendredi huit
heures du matin et qu’ils mouillèrent audit lieu du Cul-de-Sac Sans-Souci le mercredi sept heures du matin, trentième d’août, autant
qu’il peut s’en souvenir.
Interrogé chez qui Bourgelas et La Rapière débarquèrent avec leurs effets.
A répondu que lesdits Bourgelas et La Rapière furent mis à terre audit quartier du Sans-Souci, incontinent après que le bateau fut
mouillé, que le dit Bourgelas dit qu’il allait chez le sieur Desvaux, son beau-frère, proche du dit Sans-Souci pour lui demander un
cheval afin de s’en venir au Fort Royal où il disait vouloir se rendre pour satisfaire aux ordres du Roi, qu’il lui donna ordre de
mettre ses nègres à terre, les fit débarquer une heure après et que les dits nègres prirent le chemin du Lamentin pour se rendre chez
le sieur Desmé, habitant de la Rivière-Lézard où ledit sieur Bourgelas leur avait donné ordre d’aller, que lui, répondant, se souvient
à cet égard que lorsque le dit Bourgelas embarqua lesdits nègres à la Grenade, ledit La Rapière lui demanda ce qu’il en voulait faire
et pourquoi il les amenait avec lui, que ledit Bourgelas lui répondit qu’il manquait de tout à la Grenade, que ces nègres avaient été
dans une misère extrême pendant longtemps, qu’il lui en était morts assez considérablement faute de vivres, qu’il les ramenait pour
cela à la Martinique, que d’ailleurs il était obligé de remettre partie de ces nègres-là au sieur Desmé à qui il les avait vendus
[pendant] le voyage qu’il avait précédemment fait à la Martinique.
Interrogé s’il sait ce que Bourgelas est devenu depuis qu’il s’est débarqué au Sans-Souci et à qui il a vendu ses nègres, combien
on lui a payé de frais pour cela et qui.
A répondu qu’il n’a aucune connaissance de ce qu’est devenu ledit Bourgelas depuis qu’il l’a eu mis à terre, que lui, répondant,
alla le lendemain chez le sieur Desvaux où il trouva ledit La Rapière auquel il demanda des nouvelles de son beau-frère, qu’il lui dit
avoir monté à cheval, incontinent après son arrivée chez ledit sieur Desvaux, prenant le chemin du Lamentin pour se rendre au Fort Royal,
toujours dans la résolution de s’aller mettre entre les mains de Monsieur le Général pour la justification et satisfaire à la volonté
du Roi, qui étaient le dessein pour lequel il était venu de la Grenade ici, qu’il n’a point de connaissance de ce que sont devenus ses
nègres dont il n’a rien appris depuis leur débarquement et ne s’en est pas même informé, qu’il lui appartient neuf cent soixante-dix
livres pour neuf jours du fret de son bateau à dix écus par jour, qu’il a été à aller et venir de la Martinique à la Grenade, qu’il a
reçu approchant de cinquante écus, acompte que lui a payé ledit La Rapière, compris les dix à douze livres de Caret qu’avait embarquées
ledit Bourgelas et qui ont été laissées à lui, répondant, que ledit La Rapière lui doit le surplus et lui a promis de le payer.
Interrogé si l’amnistie avait été publiée ici avant leur départ.
A répondu que l’amnistie avait été publiée, qu’elle l’avait même été au Cul-de-Sac François, sa paroisse, le dimanche de devant
leur départ pour la Grenade.
Interrogé s’il avait un passeport pour faire ce voyage.
A répondu qu’il avait un passeport de Monsieur le Marquis de Feuquières pour naviguer dans toutes les îles du Vent avec le pouvoir
d’aller même à Saint-Domingue, que ce passeport devait durer jusqu’au quatrième de septembre, que l’amirauté n’était pas alors établie
et qu’il rapportera ledit passeport pour la justification de ce qu’il a avancé.
Interrogé s’il avait pris congé de Monsieur le Général pour faire ce voyage et comment il a embarqué ledit La Rapière sans congé.
A répondu qu’il n’a pas cru qu’il fut nécessaire de voir Monsieur le Général, étant pourvu d’un passeport de lui qui lui permettait
de naviguer dans toutes les îles du Vent, que, quant à La Rapière, il ne s’était pas informé en embarquant s’il avait un congé, parce
qu’il ne lui demandait pas alors de le passer à la Grenade mais de le porter simplement à Sainte-Alouzie, d’où il devait revenir sans
retardement, qui est une île proche de celle-ci où l’on va tous les jours pour de simples parties de plaisir. Quand il fut informé par
ledit La Rapière du dessein qu’il avait d’aller chercher son beau-frère à la Grenade pour l’amener ici afin de se rendre entre les mains
de Monsieur le Général pour sa justification et satisfaire aux ordres du Roi, il se plaignit audit La Rapière de ne l’avoir pas averti,
afin qu’en cela il eut pu prendre les mesures nécessaires.
Interrogé pourquoi, lorsque La Rapière lui déclara le dessein qu’il avait de passer à la Grenade et non pas à Sainte-Alouzie,
il ne revint pas mouiller, devant savoir qu’il n’est pas permis à aucun habitant de sortir de l’île sans congé ou permission de Monsieur
le Général.
A répondu qu’il était déjà à la voile et en route lorsque ledit La Rapière l’informa de sa résolution, qu’il continua effectivement
son voyage parce que ledit La Rapière n’agissait qu’à bon dessein pour engager son beau-frère à venir travailler à sa justification et
à se remettre pour cela entre les mains de Monsieur le Général, conformément à l’intention du Roi, que ledit La Rapière ne devait
point rester à la Grenade, qu’il l’a rapporté ici et amené ledit Bourgelas pour obéir et satisfaire à ce qui lui était ordonné par
l’amnistie, que si ledit Bourgelas ne s’est pas rendu au Fort Royal après qu’il l’a eu mis à terre, il n’en sait pas la cause, ni
ne connaît pas ceux qui l’en ont pu détourner, mais que c’était le dessein pour lequel il était parti pour la Grenade et venir ici,
et ce qu’il lui promît encore en débarquant, qu’il a cru qu’agissant à bonne intention et pour satisfaire à la volonté du Roi qui
ordonnait audit Bourgelas de se rendre, il n’a pas pensé être répréhensible, ni n’avoir rien fait contre son devoir.
Interrogé s’il a vu le commandant de la Grenade en y arrivant.
A répondu qu’il n’est point descendu à terre, qu’il a mouillé dans un quartier très éloigné de celui où est le Commandant de
la Grenade, qu’il a cru ne devoir point perdre de temps pour amener ledit Bourgelas à la Martinique, lieu où il était ordonné de se
rendre, qu’il ne l’a mené en aucun autre endroit et est venu ici en droite route avec le plus de diligence qu’il lui a été possible,
ledit Bourgelas paraissant tout à fait résolu à faire ce qui lui était prescrit.
Interrogé pourquoi il a embarqué ledit Bourgelas sans permission du commandant de la Grenade.
A répondu qu’il n’a effectivement pas demandé audit Bourgelas s’il avait un congé du commandant du lieu et qu’il lui aurait fallu
beaucoup de temps pour en aller chercher un, mais qu’il ne sortait pas de la Grenade pour aller chez les étrangers, ni dans aucune île
déserte, mais bien pour se rendre à la Martinique entre les mains de Monsieur le Général où il était obligé de se remettre, qu’il peut
répondre qu’il n’avait point d’autre dessein, alors que s’il en a changé depuis qu’il a été ici, lui, répondant, n’y a point de part
et ne l’a pu prévoir.
Interrogé s’il ne sait pas qu’il ne lui était pas permis d’embarquer ledit Bourgelas sans la permission du commandant de la Grenade
où il était, qu’en le faisant il se mettait dans le cas de la confiscation de sa barque et d’être châtié, n’étant pas permis de sortir
les habitants de leurs îles, ni d’embarquer, sans pouvoir aucun de leurs effets.
A répondu qu’il n’était plus alors maître de son bateau, le sieur La Rapière l’ayant fretté, qu’il y a embarqué ce qu’il a jugé à
propos, qu’il a néanmoins apporté tout ici à la Martinique, île française comme celle de la Grenade, où ledit Bourgelas a sa famille
et partie de son bien et où on pourra trouver avec quelques recherches ce qui y a été apporté.
Interrogé pourquoi, étant arrivé ici, il n’est pas venu faire sa déclaration pour se mettre à couvert des suites dangereuses de
ce voyage, ce qui lui aurait pu servir de décharge de sa conduite.
A répondu qu’il n’a pas prévu que cela fût de cette importance, ni d’une pareille conséquence.
Interrogé s’il ne sait pas qu’en sauvant un criminel de lèse-majesté, il se rend complice de son crime.
A répondu qu’il n’a point prétendu sauver ledit Bourgelas, qu’il l’a amené de la Grenade ici, où il lui était enjoint de se rendre
et de se remettre entre les mains de Monsieur le Général, qu’il s’est embarqué et débarqué dans cette résolution et que lui, répondant,
est persuadé que, s’il avait pris la précaution, ou le sieur La Rapière, d’informer Monsieur le Général du dessein de leur voyage,
qu’il les aurait approuvés et que, loin de leur en faire un crime, ils en auraient été louables, ce qui fait voir la droiture de son
intention puisque, s’il a pêché, ce n’est que par le défaut de cette précaution que sa jeunesse et son manque de connaissance des
affaires ne lui a pas permis de savoir, mais qu’enfin il n’a point porté ledit Bourgelas ni chez les étrangers, ni sur une île déserte
puisqu’il est suffisamment justifié qu’il l’a mis à terre ici avec ses effets.
A lui remontré qu’il ne dit pas la vérité quand il nous a dit qu’il est parti et fait voile de cette île le vingt-deux d’août et
retourné le trentième, puisqu’il nous paraît qu’il en est parti le dix-sept dudit mois et mouillé au Sans-Souci le vingt-quatre.
A répondu qu’il a dit et accusé la vérité par ce qu’il a répondu ci-dessus et qu’il est parti le vingt-deux et revenu et mouillé
le trente août.
A lui aussi remontré qu’il nous a pas dit la vérité en disant qu’il fit débarquer les nègres dudit Bourgelas qu’il avait embarqués
à la Grenade une heure après le débarquement dudit Bourgelas puisque ledit Bourgelas se fit suivre par lesdits nègres.
A répondu qu’il a dit la vérité et qu’il croit même qu’il y avait plus d’une heure que ledit Bourgelas était débarqué quand les
nègres ont été mis à terre.
Sur quoi, avons cessé de l’interroger.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire, a dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et signé avec nous, ledit jour et
an que dessus.
Signé : Doëns fils, Pain, Petit, Moreau
|
Suite à cet interrogatoire, le Procureur requiert « que ledit Doëns soit constitué prisonnier, que l’équipage de sa barque soit
entendu par information sur les cas
résultants du procès, que ladite barque soit saisie avec requête et conduite en ce port pour sûreté d’icelle, avec établissement
d’un gardien, pour ensuite, l’information à moi communiquée, requérir ce qu’il appartiendra ».
Lambert Doëns est arrêté le 12 octobre. Sa barque, la Marie-Anne, saisie le 15 du même mois et son équipage interrogé comme témoins.
Le 20 octobre, Papin Lépine est de nouveau interrogé.
[…]
Du vingtième octobre mil sept cent dix huit, huit heures du matin, au palais de la ville du Fort Royal.
Ledit Lépine ayant été amené de ladite citadelle et conduit à la chambre, avons de lui pros et reçu le serment de dire et répondre vérité et icelui interrogé de son nom, surnom, âge, qualité, naissance, demeure et religion.
A répondu se nommer Joseph Papin Lépine dit La Rapière, ci-devant enseigne de la Compagnie du Lamentin, natif de cette île, paroisse Saint-Laurent dudit lieu du Lamentin, âgé de vingt-cinq ans ou environ, de la religion catholique, apostolique et romaine, demeurant, avant ses arrêts, chez le sieur Desvaux, son beau-frère, au Cul-de-Sac François.
Interrogé s’il se souvient du jour qu’il a subi devant feu monsieur l’intendant son premier interrogatoire.
A répondu que oui et que c’était ce vingt-huit du mois de septembre dernier.
Interrogé s’il a informé Lambert Doëns, en frettant son bateau, que c’était pour aller à la Grenade chercher le sieur Bourgelas et l’amener à la Martinique.
A répondu qu’étant chez le père dudit Doëns pour fretter le bateau, il dit audit Doëns fils, devant quelques-unes de ses sœurs, que c’était pour aller à Sainte-Alouzie mais que d’avant s’embarquer, il lui dit que ce voyage était pour aller à la Grenade chercher ledit Bourgelas et l’amener ici, pour se remettre entre les mains de Monsieur le Général et satisfaire aux ordres du Roi prévus par l’amnistie aux exceptés.
A lui remontré qu’il ne nous dit pas la vérité par sa réponse ci-dessus.
Interrogé s’il est parti le dix-sept d’août pour la Grenade ou le dix-neuf dudit mois ; lequel de ces deux jours.
A répondu qu’il ne peut précisément se souvenir du jour ni de la date de son départ, qu’il croit cependant que ce soit un mardi au matin parce que la barque n’était pas prête, faute de lest, le lundi. Autant que sa mémoire lui fournit, il croit qu’ils ne mirent à la voile que le mardi.
A lui remontré qu’il ne nous dit pas la vérité puisqu’il est parti un lundi ou un mardi vingt-deux dudit mois d’août.
A répondu qu’il ne peut rien dire de juste, ni de précis sur cela mais qu’il croit cependant être parti un mardi matin sans se souvenir du quantième du mois.
Interrogé si le sieur Bourgelas monta à cheval pour se rendre au Fort Royal en débarquant du bateau ou s’il alla chez le sieur Desvaux prendre le cheval.
A répondu qu’étant descendu à terre avec ledit Bourgelas, il le laissa au bord de la mer et alla chez le sieur Desvaux, son beau-frère, pour prendre un cheval qu’il envoya audit Bourgelas, que, lui répondant, alla à quelques autres affaires, qu’il n’a pas vu ledit Bourgelas depuis et ne sait pas s’il passa chez le sieur Desvaux d’avant que de prendre le chemin du Lamentin et du Fort Royal.
Interrogé si les nègres du sieur Bourgelas allèrent avec leur maître et s’il les amena avec lui.
A répondu que les nègres dudit Bourgelas le suivirent quelques temps après son départ suivant l’ordre qu’il leur en avait donné, mais qu’il ne se souvient pas qu’ils allassent avec lui, qu’il croit même qu’ils ne partirent que quelques heures après.
Interrogé s’il n’a pas dit à l’équipage de la barque étant à bord, prêt à mettre la voile, qu’il allait à Saint-Vincent, et si lorsqu’il fut proche à vis-à-vis de ladite Île Martinique de faire route pour la Grenade où il avait à faire.
A répondu que non et qu’il ne se souvient pas de cas particularisé.
A lui encore remontré qu’il déguise la vérité et qu’il lui sera soutenu le contraire.
A répondu qu’il a dit la vérité.
Interrogé si en revenant de la Grenade, ils n’ont pas touché à Saint-Vincent pour faire quelques barriques d’eau.
A répondu que oui.
Interrogé s’il se souvient du nom du quartier où il fit mouiller la barque à la Grenade et de l’habitant chez qui il alla pour avoir des nouvelles de Bourgelas.
A répondu qu’il n’a jamais été à la Grenade, qu’alors il ne connaît point le quartier, qu’il a bien su le nom de l’habitation chez qui il alla pour avoir des nouvelles du sieur Bourgelas, mais qu’il ne s’en souvient plus.
A lui remontré qu’il ne nous dit pas la vérité puisqu’il fit mouiller la barque, descendit chez un particulier où il savait apparemment que devait être ledit Bourgelas.
A répondu qu’il dit la vérité, qu’il savait bien en partant de la Martinique que Bourgelas demeurait au quartier du Grand Marquis mais que personne de l’équipage de la barque, non plus que lui n’ayant point été alors à la Grenade, ils mouillèrent où ils abordèrent afin d’avoir des nouvelles dudit Bourgelas et savoir où ils étaient, qu’ils apprirent là que le quartier du Grand Marquis en était distant de deux lieu, que lui, déposant, et envoya un homme de l’équipage par terre avec une lettre pour ledit Bourgelas, qu’il vint le trouver dans la journée et qu’il s’embarqua avec lui le soir, qu’il ne connaissait le nom d’aucun matelot de l’équipage et ne peut nommer celui qu’il envoya audit Bourgelas.
Sur quoi, nous avons cessé de l’interroger.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire, a dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et signé avec nous. Ce fait, l’accusé a été remis entre les mains de Saints-Marie, sergent d’une compagnie de la marine dans ledit Fort Royal, commandant, vu détachement avec effet, pour conduire ledit accusé dans ladite citadelle.
Signé : Lépine La Rapière, Pain, Petit et Moreau
|
Suite à ce second interrogatoire, une confrontation entre Lambert Doëns et Papin-Lépine a lieu le 22 octobre 1718.
[…]
Confrontation faite par nous, Elie Pain, conseiller, doyen en fonctions, et Thimothée Petit, conseiller du Roi au Conseil supérieur de la Martinique, commissaires en cette partie, à la requête et diligence du procureur général du Roi, demandeur et accusateur, à l’encontre de Joseph Lépine La Rapière et Lambert Doëns fils, desdits accusés l’un à l’autre, en conséquence de notre jugement rendu au procès, ce vingtième de ce mois. A laquelle confrontation des accusés l’un à l’autre avons procédé, assisté du sieur Jean Médéric Moreau, commis greffier dudit Conseil, ainsi qu’il en suit.
Du vingt-deuxième octobre mil sept cent dix-huit en la chambre du palais de (relevée)
Ledit Lépine La Rapière, accusé, ayant été conduit de la citadelle du Fort Royal en la chambre, lui avons présenté et confronté ledit Doëns, aussi accusé, qui a été conduit par le geôlier des prisons de céans. Auxquels, après avoir pris serment de dire vérité, les avons interpellés de déclarer s’ils se connaissent.
Ont dit se bien connaître l’un et l’autre.
Après quoi, nous avons fait faire lecture par le greffier du nom et surnom, âge, qualité et demeure dudit Doëns, inséré en l’interrogatoire qu’il a subi par devant nous le douzième de ce mois sur les charges contre lui résultant au procès et interpellation, ledit Lépine de fournir présentement des reproches contre ledit Doëns, sinon et à faute de ce faire, l’avons averti qu’il n’y sera plus reçu après que lecture lui aura été faite de son interrogatoire, suivant l’ordonnance que nous lui avons donnée à entendre.
Le dit Lépine a dit qu’il n’a point de reproches à fournir contre ledit Doëns.
Ce fait, nous avons fait faire lecture de l’interrogatoire dudit Doëns en présence dudit Lépine. Lequel Doëns a dit que ses réponses contenues audit interrogatoire sont véritables et l’a ainsi soutenu audit Lépine et que c’est dudit Lépine, présent, qu’il a entendu parler par ses dites réponses audit interrogatoire, et y a persisté.
Et ledit Lépine a dit que les réponses de l’interrogatoire dudit Doëns contiennent vérité, à la réserve, savoir de sa première réponse audit interrogatoire qui ne contient pas vérité en tout son contenu, qu’il est bien vrai qu’en parlant audit Doëns pour fretter son bateau chez son père en présence de quelques-unes de ses soeurs, il lui a dit que c’était pour aller à Sainte-Alouzie, mais que ledit Doëns étant sorti de la maison pour aller au bord de la mer, lui, répondant, le suivit et lui dit qu’il devait aller à la Grenade chercher Bourgelas, son beau-frère, qui était un des exceptés de l’amnistie et qu’il se devait rendre à la Martinique et se remettre entre les mains de Monsieur le Général, que ledit Doëns consentit à faire ce voyage et à aller le chercher. Et que la deuxième réponse audit interrogatoire ne contient non plus la vérité et que l’amnistie n’a point été publiée au Cul-de-Sac François le dimanche avant leur départ de la Grenade, lui, accusé, étant à la messe audit Cul-de-Sac François.
Et par ledit Doëns a été soutenu en face dudit Lépine que toutes lesdites réponses contenues en son interrogatoire sont véritables, à la réserve seulement de la deuxième réponse, disant qu’à la vérité l’amnistie était publiée au Fort Royal avant le départ à la Grenade mais qu’il n’est pas certain qu’elle eut été publiée au Cul-de-Sac François comme il a avancé par ladite réponse.
Lecture faite auxdits Lépine et Doëns de la présente confrontation, y ont persisté chacun à leur égard et signé avec nous.
Signé : Lépine La Rapière, Doëns fils, Pain, Petit et Moreau
Et à l’instant avons présenté et confronté audit Lambert Doëns, accusé, ledit Lépine La Rapière, aussi accusé. Auxquels, après avoir fait le serment de dire vérité, les avons interpellés de déclarer s’ils se connaissent.
Ont dit se bien connaître.
Après quoi, nous avons fait faire lecture par le greffier du nom et surnom, âge, qualité et demeure dudit La Rapière, inséré en ses interrogatoires subis devant Monsieur de Silvecane, intendant, et nous, et celui subi devant nous de nouveau du vingt-huit septembre dernier et vingt de ce mois sur les charges contre lui résultant au procès, et interpellé ledit Doëns de fournir présentement des reproches contre ledit Lépine, sinon et à faute de ce faire, l’avons averti qu’il n’y sera plus reçu après que lecture lui aura été faite desdits interrogatoires, suivant l’ordonnance que lui avons donnée à entendre.
Ledit Doëns a dit qu’il n’a point de reproches à fournir contre ledit La Rapière.
Ce fait, avons fait faire lecture des interrogatoires dudit La Rapière en présence dudit Doëns. Lequel dit La Rapière a dit que ses réponses contenues auxdits interrogatoires sont véritables et l’a ainsi soutenu audit Doëns présent et que c’est dudit Doëns qu’il a entendu parler par ses dites réponses, et y a aussi persisté.
Ledit Doëns a dit que les réponses du premier interrogatoire dudit La Rapière contiennent vérité, à la réserve, savoir la deuxième réponse, qu’il n’est pas vrai qu’ils sont partis du Sans-Souci le dix-sept août mais bien le vingt-deuxième dudit mois, que la neuvième réponse ne contient pas vérité et que ledit La Rapière ne l’a informé du voyage de la Grenade que lorsqu’ils furent en route. La douzième réponse ne contient pas non plus la vérité et qu’ils sont arrivés à la Grenade le vingt-quatre d’août et que la dix-septième desdites réponses n’est pas véritable puisqu’ils ont été de retour au Sans-Souci un mercredi dernier d’août dernier. Et que la troisième réponse de l’interrogatoire de nouveau ne contient pas non plus la vérité pour les raisons qu’il a ci-devant dites sur la neuvième réponse du premier interrogatoire.
Et par ledit La Rapière a été soutenu que ses réponses contenues en ses dits interrogatoires sont véritables.
Lecture faite audit Doëns et audit La Rapière de la présente confrontation, y ont persisté chacun à leur égard et signé avec nous. Ce fait, ledit Doëns a été remis en les mains du concierge pour l’emmener en prison et ledit La Rapière remis au détachement pour le reconduire dans ladite citadelle.
Signé : Doëns fils, Lépine La Rapière, Pain, Petit, Moreau.
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Le 24 octobre 1718, le Procureur général fait son réquisitoire contre Papin-Lépine et Lambert Doëns.
[…]
Je requiers pour le roi que, par l’arrêt qui interviendra, lesdits Lépine La Rapière et Lambert Doëns fils soient déclarés dûment atteints et convaincus, savoir ledit La Rapière d’avoir contre les ordres du roi et à leur mépris fretté la barque dudit Lambert Doëns et d’être parti de cette île après les publications des ordres de Sa Majesté et d’avoir été à la Grenade avertir ledit Bourgelas, son beau-frère, qui était excepté, de l’avoir amené en cette île avec trente de ses nègres et de l’y avoir mis à terre sans avoir pris un congé de Monsieur le Général avant son départ, ni lui avoir rendu compte de son voyage à son retour, et d’avoir donné lieu par là audit Bourgelas de se soustraire aux ordres du Roi et de s’être rendu complice de son crime. Et ledit Doëns, d’être parti de cette île sans permission ni déclaration, d’avoir été à la Grenade sachant le dessein de La Rapière et de l’avoir aidé à enlever ledit Bourgelas, d’être contrevenu aux termes de son passeport et autres cas mentionnés au procès.
Pour réparation de tout quoi, je requiers pour le Roi que par l’arrêt qui interviendra contre ledit La Rapière, il soit dit qu’attendu que c’est une suite de faits attachés aux ordres du Roi et à l’exécution d’iceux et de son amnistie à l’égard des exceptés, que toute la procédure sera envoyée par expédition à sa dite majesté, avec celle des autres exceptés, pour en ordonner par elle ainsi qu’elle avisera bon être, et que, jusqu’à ses nouveaux ordres, ledit Lépine La Rapière sera gardé dans le Fort Royal où il est détenu actuellement, dont Monsieur le Général sera requis.
Et le dit Lambert Doëns condamné à cinq cent écus d’amende, sa barque confisquée au profit de son Altesse Sérénissime Monseigneur le Comte de Toulouse, Amiral de France, à laquelle l’amende sera pareillement appliquée et aux dépens du procès, avec défense à lui de récidiver sous plus grande peine. Au moyen de quoi et en égard à la prison qu’il a déjà subie, il sera élargi par le geôlier d’icelle qu’en faisant bien déchargé.
Fait à la Martinique, le vingt-quatre octobre mil sept cent dix-huit.
Signé : de Hauterive
|
Le même jour, les deux accusés passent à nouveau devant la Cour pour être interrogés et confrontés l'un à l'autre une dernière fois.
[…]
24 octobre
Interrogatoire fait au Conseil à Doëns
Extrait des minutes du greffe du Conseil supérieur de l’Île Martinique
Interrogatoire fait par le Conseil supérieur de la Martinique, assemblé extraordinairement, à Lambert Doëns, détenu prisonnier en les prisons de la Conciergerie du palais, sur les charges contre lui résultant au procès poursuivi à la requête et diligence du procureur général du Roi, demandeur et accusateur, agissant de son office contre ledit Doëns et Lépine La Rapière, défendeurs et accusés. Auquel interrogatoire a été procédé en la forme qui suit.
Du vingt-quatre octobre mil sept cent dix-huit de relevée, en la chambre du palais de la ville du Fort Royal.
Ledit Doëns, accusé, ayant été conduit en la chambre par le concierge et, après serment de lui pris et reçu au cas requis de dire et répondre vérité, a été interrogé de son nom, surnom, âge, qualité, naissance, demeure et religion.
A répondu le nommé Lambert Doëns fils, demeurant chez son père au Sans-Souci, natif du Cul-de-Sac Marin de cette île, paroisse Saint-Étienne, âgé de vingt-cinq ans, de la religion catholique, apostolique et romaine, propriétaire d’une barque avec laquelle il navigue en ces îles.
Interrogé s’il n’est pas vrai que La Rapière lui a déclaré en frettant sa barque que c’était pour aller à la Grenade.
A répondu que non et que ledit La Rapière lui a dit chez son père qu’il voulait aller à Sainte-Alouzie et ne lui a dit qu’il voulait aller à la Grenade que lorsqu’ils furent à la voile et en route.
Interrogé dans quel parage ledit La Rapière lui a déclaré qu’il voulait aller à la Grenade.
A répondu que c’était lorsqu’il était à la voile et en route.
Interrogé pourquoi, lorsque ledit La Rapière lui a fait cette déclaration, il n’a pas viré de bord pour revenir en cette île.
A répondu que ledit La Rapière lui a dit que c’était pour un bon motif et pour amener ici Bourgelas, son beau-frère, pour le justifier en exécution des ordres du Roi.
Interrogé s’il ne sait pas qu’il est absolument défendu aux maîtres de barque d’embarquer aucun habitant ou autre personne sans congé ou permission de Monsieur le Général.
A répondu qu’il ne le savait point et que, quoiqu’il ait un bateau, il ne sait pas la navigation, et à quoi les maîtres de barque sont assujettis.
Interrogé pourquoi il n’a pas été prendre les ordres du commandant de la Grenade avant d’embarquer Bourgelas.
A répondu qu’il était trop éloigné du lieu où demeure le commandant du Fort de la Grenade.
Interrogé pourquoi il n’est pas venu rendre compte à Monsieur le Général de ce voyage à son retour.
A répondu qu’ayant mouillé au vent de cette île, étant dans la saison des mauvais temps, il a mis son bateau à couvert et ne savait la conséquence de cette soumission.
Sur quoi le conseil a cessé de l’interroger.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire, a dit les réponses contenir vérité, y a persisté et signé.
Signé : Doëns fils, Mesnier, Moreau.
|
[…]
24 octobre
Interrogatoire fait au Conseil à La Rapière
Extrait des minutes du greffe du Conseil supérieur de l’Île Martinique
Interrogatoire fait par le Conseil supérieur de la Martinique, assemblé extraordinairement, à Lépine La Rapière, détenu et arrêté dans le Fort Royal de cette île, sur le procès fait à la requête et diligence du procureur général du Roi, demandeur et accusateur, agissant de son office contre ledit La Rapière et Lambert Doëns fils, défenseurs et accusés, sur les charges contre lui résultant audit procès. Auquel interrogatoire a été vaqué en la forme qui suit.
Du vingt-quatre octobre mil sept cent dix huit de relevée, en la chambre du palais de la ville du Fort Royal
Ledit La Rapière, accusé, ayant été conduit de ladite citadelle dudit Fort Royal en ladite chambre du palais et, après avoir de lui pris et reçu le serment au cas requis de dire et répondre vérité, a été interrogé de son nom, surnom, âge, qualité, naissance et religion.
A répondu se nommer Joseph Papin Lépine La Rapière, ci-devant enseigne de la Compagnie du Lamentin, natif dudit lieu, paroisse Saint-Laurent, âgé de vingt-cinq ans ou environ, de la religion catholique, apostolique et romaine, demeurant avant sa détention chez le sieur Desvaux, son beau-frère, au Cul-de-Sac François.
Interrogé s’il a averti ledit Doëns qu’il devait aller à la Grenade et avant leur départ du Sans-Souci.
A répondu que oui.
Interrogé quel jour il est parti du Cul-de-Sac Sans-Souci dans ladite barque pour la Grenade.
A répondu que c’était un mardi du mois d’août mais qu’il ne se souvient pas de la date dudit jour.
Interrogé si, étant embarqué dans ladite barque et mis à la voile, il ne dit pas à l’équipage de ladite barque qu’il allait à Saint-Vincent.
A répondu qu’il n’a jamais tenu de semblables discours audit équipage.
Interrogé s’il ne sait pas qu’il est défendu à aucun habitant de sortir de l’île sans permission de Monsieur le Général.
A répondu qu’il ne le savait pas.
Interrogé pourquoi, à son retour de la Grenade, il n’a pas donné avis à Monsieur le Général de son voyage.
A répondu que Bourgelas ne s’étant pas rendu comme il lui avait promis, il a cru ne devoir pas donner avis de son retour à Monsieur le Général.
Sur quoi, le Conseil a cessé de l’interroger.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire, a dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et signé.
Signé : Lépine La Rapière, Mesnier, Moreau
Vu le présent interrogatoire, ensemble celui subi ce jour par Lambert Doëns, le Conseil ordonne que lesdits La Rapière et Doëns seront confrontés présentement au Conseil l’un à l’autre.
Fait au Conseil, le vingt-quatre octobre mil sept cent dix-huit.
Signé : Mesnier
|
[…]
24 octobre
Confrontation de La Rapière à Doëns
Extrait des minutes du greffe du Conseil supérieur de l’île Martinique
Confrontation faite par le Conseil supérieur de la Martinique, assemblé extraordinairement, à Lépine La Rapière et Lambert Doëns fils, accusés, l’un à l’autre, sur les interrogatoires par eux subis séparément ce jour en la chambre du Conseil, aux procès contre eux poursuivis à la diligence du procureur général du Roi, demandeur et accusateur, à l’encontre desdits Lépine et Doëns, défendeurs et accusés. Auxquelles confrontations des accusés l’un à l’autre, a été procédé comme suit.
Du vingt-quatre octobre mil sept cent dix-huit de relevée, au palais de la ville de Fort Royal.
Ledit Lépine, l’un des accusés, ayant été mené et conduit en ladite chambre ainsi que ledit Doëns, aussi accusé, par l’huissier de service, pour être confrontés l’un à l’autre, auxquels après avoir fait le serment de dire vérité, les avons interpellés de déclarer s’ils se connaissent.
Ont dit se bien connaître l’un et l’autre.
Après quoi, nous avons fait faire lecture par le greffier du nom et surnom, âge, qualité et demeure dudit Doëns, inséré en l’interrogatoire qu’il a subi ce jour au Conseil et, audit Doëns, du nom, surnom, âge, qualité et demeure dudit La Rapière, aussi inséré en son dit interrogatoire. et interpellés de fournir présentement des reproches l’un à l’autre, sinon et à faute de ce faire, les avons avertis qu’ils n’y seront plus reçus après que lecture leur aura été faite de leur dit interrogatoire, suivant l’ordonnance que leur avons donnée à entendre.
Ont dit qu’ils n’ont point de reproches à fournir l’un contre l’autre.
Ce fait, le Conseil a fait faire lecture de l’interrogatoire dudit Doëns en présence dudit Lépine et de celui dudit Lépine audit Doëns. Lesquels ont dit que les réponses contenues aux interrogatoires sont véritables et ont ainsi soutenu l’un à l’autre et que c’est d’eux présents qu’ils ont entendu parler par lesdites réponses auxdits interrogatoires et y ont persisté.
Et ledit La Rapière a dit qu’il a dit audit Doëns, à la sortie de la maison de son père et à trois pas de la maison, qu’il frette sa barque pour aller à la Grenade chercher son beau-frère et l’a ainsi soutenu audit Doëns.
Et par icelui Doëns a été dit que ledit La Rapière ne lui a parlé d’abord que du voyage de Sainte-Alouzie mais que lorsqu’ils furent hors des récifs du Cul-de-Sac du Sans-Souci, à la voile et faisant route, il lui dit que c’était pour aller à la Grenade et que, s’il lui avait déclaré à terre, il l’aurait dit dès son premier interrogatoire et l’a ainsi soutenu audit La Rapière.
Lecture à eux faite de la présente confrontation, y ont persisté chacun à leur égard et ont signé avec nous.
Signé : Doëns fils, Lépine La Rapière, Mesnier, Moreau.
|
Verdict :
[…]
Le conseil a déclaré et déclare lesdits Lépine La Rapière et Lambert Doëns fils dûment atteints et
convaincus. Savoir, ledit La Rapière, d’avoir contre les ordres du Roi et à leurs mépris, fretté la barque dudit Doëns et d’être parti
de cette île après la publication des ordres de Sa Majesté et d’avoir été à la Grenade avertir ledit Bourgelas, son beau-frère,
qu’il était excepté et de l’avoir amené en cette île avec trente de ses nègres, de l’y avoir mis à terre sans avoir pris un congé
de Monsieur le Général avant son départ, ni lui avoir rendu compte de son voyage à son retour et d’avoir donné lieu par là audit
Bourgelas de se soustraire à l’obéissance qu’il doit aux ordres du Roi. Et ledit Doëns d’être parti de cette île sans permission
ni déclaration, d’avoir été à la Grenade sachant le dessein dudit La Rapière et d’en avoir amené ledit Bourgelas avec ses nègres.
Pour réparation de quoi, en ce qui concerne ledit Lépine La Rapière, le Conseil a ordonné et ordonne qu’attendu que c’est une suite
des faits attachés aux ordres du Roi et à l’exécution d’iceux et de son amnistie à l’égard des exceptés, toute la procédure instruite
contre lui sera envoyée par expédition à Sa Majesté pour en ordonner par elle ainsi qu’elle avisera bon être, et que, jusqu’à ses
ordres, ledit Lépine La Rapière restera dans la citadelle du Fort Royal où il est détenu actuellement. De quoi, le Conseil a requis
présentement Monsieur le Général.
Et pour ce qui résulte contre ledit Doëns, ledit Conseil a confisqué sa barque nommée La Marie-Anne, agrées et apparaux,
l’a condamné
à quinze cents livres d’amende, applicable ainsi que le prix de ladite barque confisquée, au profit de son Altesse Sérénissime
Monsieur le Comte de Toulouse, Amiral de France. L’a condamné en outre en tous les dépens du procès, avec défense à lui de récidiver
en pareil cas sur plus graves peines. Au moyen de quoi et eu égard au temps qu’il y a qu’il est détenu dans les prisons, il en sera
élargi par le geôlier d’icelle, quoi faisant bien déchargé. Et pour l’adjudication de ladite barque, le Conseil l’a renvoyé aux
officiers de la juridiction de l’amirauté de cette ville.
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Après ces évènements, Lambert Doëns contracte un premier mariage au Vauclin le 20 février 1724 avec Catherine de LA MOTHE,
puis il épouse à Fort-Royal le 23 novembre 1728 Marie Thérèse (de) TARTANSON (de GRAVE) (née au Prêcheur le 8 avril 1708 et
décédée au Vauclin le 28 décembre 1772, fille de Pierre (de) TARTANSON (de GRAVE) et Anne GIRARD (de) LA RIVIÈRE).
Mariage Lambert DOËNS et Marie Anne DOËNS DUBOURG
23-11-1728 Fort-Royal
L’an de grâce mil sept cent vingt-huit, le vingt-troisième de novembre, après la publication de trois bans par trois dimanches
consécutifs, sans qu’il se soit trouvé aucune opposition, vu aussi le certificat de la publication des dits bans sans aucune opposition
dans la paroisse de Saint-Jean-Baptiste du Vauclin de cette île par le Révérend Père Bernard, Missionnaire apostolique de l’ordre de
Saint-Dominique, curé de la dite paroisse du Vauclin, en date du quinzième du présent mois de novembre, nous soussigné, Missionnaire
apostolique de l’ordre des Capucins, curé de la paroisse de Saint-Louis du Fort-Royal, avons, dans l’église de la dite paroisse en
présence des témoins soussignés, donné la bénédiction nuptiale à Monsieur Lambert Doëns, Lieutenant de milice, natif de la paroisse
de Saint-Étienne du Cul-de-Sac Marin de cette Île Martinique et présentement habitant du quartier du Sans-Soucy, paroisse du Vauclin
de cette dite île, fils de feu Sieur Lambert et de Demoiselle Louise Henry, ses père et mère d’une part ; et à Demoiselle Marie
Thérèse de Grave de Tartanson, native de la paroisse de Saint-Joseph du Prêcheur de cette dite île et présentement de cette dite
paroisse du Fort-Royal, fille de Pierre de Grave, Sieur de Tartanson, ancien capitaine de milice, et de Dame Anne Derivière Girard,
ses père et mère d’autre part ; signés Lambert Doëns, M. Thérèse de Tartanson, De Tatranson, Girard Tartanson, Brehart de Champigny,
Dorgeville, de Hauterive, Doëns, Tartanson de Grave et F. François du Havre cap.
Lambert décède au Vauclin le 9 avril 1752, à l'âge de 56 ans et son épouse lui survivra encore 20 ans.
Décès Lambert DOËNS
9-4-1752 le Vauclin
Le neuf avril mil sept cent cinquante deux, j’ai enterré dans l’église de cette paroisse M. Lambert Doëns, habitant et major de milice en ce quartier, âgé d’environ cinquante six ans ; il est mort dans la foi catholique, apostolique et romaine ; en foi de quoi, les témoins bas-nommés ont signé avec moi.
Son frère, Jean François DOËNS DUBOURG est né au François vers 1711.
Il se marie à Fort-Royal le 15 janvier 1737 avec Elisabeth Claire (de) TARTANSON (de GRAVE) (née au Prêcheur le 22 août 1709 et
fille de Pierre (de) TARTANSON (de GRAVE) et Anne GIRARD (de) LA RIVIÈRE). Elle est donc la soeur de Marie Thérèse épouse de
son frère, Lambert DOËNS.
Mariage Jean François DOËNS DUBOURG et Elisabeth Claire TARTANSON
15-1-1737 Fort-Royal
L’an de grâce mil sept cent trente sept, le quinzième de janvier, vu le certificat du révérend père Boulard, curé de la paroisse de Saint Jean Baptiste du Vauclin de cette île, en date du trente de ce mois, par lequel il atteste la publication des bans de mariage d’entre le sieur Jean François Doëns Dubourg, demeurant en la dite paroisse du Vauclin et demoiselle Elisabeth Claire de Tartanson, par trois dimanches consécutifs, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement ou opposition, nous soussigné, missionnaire apostolique de l’ordre des Capucins, curé de la dite paroisse, en présence des témoins soussignés, avons donné la bénédiction nuptiale à mon dit sieur Jean François Doëns Dubourg, aide-major de milice, natif de la paroisse de Saint-Michel du Cul-de-Sac François de cette île, fils de sieur Lambert Doëns, vivant habitant du quartier du Sans-Soucy de la dite paroisse, et de dame Louise Henry son épouse, d’une part ; et à la dite demoiselle Elisabeth Claire de Tartanson, native de la paroisse Saint-Joseph du Prêcheur de cette île, fille de Pierre de Grave, Sieur de Tartanson, capitaine de milice et habitant de cette dite paroisse
du Fort-Royal, et de dame Anne de La Rivière Girard, son épouse, d’autre part. signés : Doëns Dubourg, Claire de Tartanson,
De Tartanson, Lambert Doëns, Tartanson fils, De Grave, Tartanson Lardillon, Tartanson Lambert, Camille Doëns, Dorien, Madau Dutreil, Michel et
p. François du Hâvre
De l'union de Jean François et Elisabeth Claire, naîtront au moins 4 enfants :
- Claire Elisabeth ° vers 1737 / + 30-11-1770 le Vauclin. Mariée 18-12-1758 le Vauclin avec Jean François HUYGUES.
- Elisabeth Louise ° 22-10-1737 le Vauclin.
- Marie Anne ° 21-10-1738 le Vauclin / + 20-1-1775 le Vauclin. Mariée 8-8-1757 le Vauclin avec Pierre Louis DOËNS DE LAMBERT
- Jean François Charles ° 6-8-1740 le Vauclin.
- GENERATION 10
Lambert DOËNS, Capitaine de cavalerie, est né vers 1670 à Flessingue (Hollande) de Jean et Agathe HOCBONNE (HONBONT/ESTROOCBOON).
Ces renseignements nous sont confirmés par son acte de décès, au Vauclin, le 24 octobre 1723.
Décès Lambert DOËNS
24-10-1723 le Vauclin
Le vingt quatre octobre mil sept cent vingt trois, j’ai enterré dans la nouvelle église, le Sieur Lambert Doëns, natif de Flessingue en Zélande, fils de Jean Doëns et de Agathe Estroocboon.
Vers 1694, il épouse Louise HENRY (née au Marin le 7 janvier 1673 et décédée au François le 29 juillet 1716,
fille de Nicolas HENRY dit SAINT-AMOUR et Louise BEAUDOIN).
De leur union naîtront au moins 13 enfants :
- Marie Anne ° 30-7-1695 Le Marin. Mariée 1-7-1727 Le Vauclin avec Jean Antoine DUVAL DE GRENONVILLE.
- Louise ° 9-6-1697 Le Marin.
- Lambert ° vers 1696 le Marin / + 17-4-1752 le Vauclin. Marié (1) 20-11-1724 le Vauclin avec Catherine DE LA MOTHE. Marié (2) 23-11-1728 Fort-Royal avec Marie Thérèse TARTANSON.
- Hélène° 20-11-1699 le Marin / + 9-4-1784 le Vauclin.
- Jean ° x-x-1703 le François.
- Louis ° 2-6-1705 le François.
- Agathe ° 3-7-1707 le François. Mariée 11-10-1723 Le Vauclin avec Noël POTHUAU des GATIERES.
- Jean François ° 6-5-1711 (b. 24-8-1711) le François. Marié 15-1-1737 Fort-Royal avec Elisabeth Claire TARTANSON.
- Elisabeth Camille ° 5-2-1713 le François. Mariée 24-7-1741 Le Vauclin avec Robert Gabriel DURAND de LA JOUBARDIERE.
- Hippolyte ° 12-12-1715 le François.
- Léon ° vers 1714 le François. Marié 8-8-1746 le Vauclin avec Marie Anne GOUGUE.
- Un garçon. Marié 25-10-1728 le Vauclin avec Victoire MARS.
- Nicolas Bernard Augustin.
- GENERATION 11
C'est avec Jean DOËNS que s'arrête notre ascendance.
Ses origines restent hypothétiques.
La première hypothèse est tirée du livre de Jean Petitjean-Roget, Personnes et familles à la Martinique au XVIIe siècle :
"Capitaine à Dunkerque (1669-1670) du navire "le Saint-Pierre" qu'il arma en course vers les Antilles. Propiétaire à la Rochelle, marchand.
Vit au quartier de Case-Pilote en 1677 avec son fils ; il a 4 domestiques et 42 nègres. Le nom est souvent écrit sous la forme DONSE.
Peut-être le fils de Jean DOENS qui épouse à Dunkerque en 1624 une demoiselle BART parente du célèbre Jean BART. La famille
DOENS subsistait à la fin du dix-neuvième siècle. Peut-être fils de Jean DOËNS qui épouse à Dunkerque en 1624 une demoiselle BART,
parente du célèbre Jean BART". Cette "demoiselle Bart"
est Catherine BART, grande-tante de Jean Bart, né le 21 octobre 1650 à Dunkerque et célèbre corsaire.
La seconde hypothèse, propre à Serge Radiguet,
dit que "sur l'île de Walcheren où se trouve la ville de Flessingue, se trouve
une famille dont le nom est très proche (Doense) :
Jan Feijs Jan DOENSE (né à Westkappelle vers 1589), fils de Feys Jan DOENSE et de Willmijne Dommis LAUREYS) épouse à Biggekerke
(à mi-distance entre Westkappelle et Flessingue) le 15 juin 1614 Adriaanke Cornelis (Cornelisdr.) HUIJSMAN (née à Biggekerke le 23
juillet 1595,
fille de Cornelis Adriaense HUIJSMAN et de Catelijntje JANS).
Jean DOËNS se marie une première fois avec Apelone CORNELIS qui mettra au monde au moins 4 enfants :
- Marguerite ° vers 1652. Mariée (1) avec Jean HUYGHUES. Mariée (2) vers 1679 (CM 10-4-1679 - Mes Pénigaud et Teuleron) avec Jacques MAHAULT.
- Jean ° vers 1655 / + 1-1-1726 Case-Pilote. Marié avec Adrienne GRANBUNE.
- Corneille.
- Jeanne.
Après le décès d'Apelone, Jean DOËNS se remarie avec Agathe HOCBONNE (HONBONT), duquel mariage Lambert verra le
jour.
Fille de Lambert HOCBONNE alias HONBONT, Agathe HOCBONNE est née vers 1646 en Hollande et décèdée à Case-Pilote le
31 mars 1691. Après le décès de Jean Doëns, elle se remarie le 8-7-1683 à la Case-Pilote avec Olivier VOLCART.
Décès Agathe HOGBON
231-3-1691 Case-Pilote
31 mars, Agathe Ogbon, flamande, femme de Mr Volcart, âgée de 45 ans à 46, est morte le 6 mars après avoir reçu tous les sacrements et a été enterrée dans l’église au pied du confessionnal qui est à main gauche.
Dans leur ouvrage, Personnes et familles à la Martinique au XVIIe siécle, Jean Petitjean-Roget et Etienne Bruneau-Latouche
nous apportent une aide considérable grâce aux informations qu'ils ont relevées dans les recensements et terriers nominatifs de l'époque.
En 1671, Jean DOËNS est recensé dans la Compagnie De La Valée, case n° 61, sous le nom de Jean Donse. Il est alors co-propriétaire
avec Antoine Peray d'une habitation qui mesure 500 pas de large sur 3000 pas de haut (environ 195 hectares). Elle est bordée sur les côtés
par la propriété de Louis Chaillon et les falaises, et aux extrémités par le Fonds Laillet et une montagne inhabitable.
Cette propriété comporte une sucrerie et un moulin à bestiaux, avec 890 pas plantés en cannes, 410 pas plantés en vivres,
300 pas de savanes et 1400 pas de terre à défricher en bois debout.

Sa case est recensée en 1680 dans la Compagnie Dugas, case n° 34, sous le nom de Jean Donce. Il est déjà décédé mais sont recensés
Agathe Honbont, sa veuve, Jean Donce, son fils, époux de Adrienne Granbune ainsi que ses trois autres enfants (Jeanne, Lambert et
Corneille).

L'état actuel de mes recherches portent à penser que Jean DOËNS serait né à Flessingue (Vlissingen, Zélande)
et décédé vers 1677/1680.
La Zélande est une province du sud-ouest des Pays-Bas,
bordant la frontière belge. Flessingue (Vlissingen) est un important port maritime.
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Propriétaire à La Rochelle et marchand, on sait par ailleurs qu'il fut capitaine à Dunkerque du navire "Le Saint-Pierre"
qu'il arma en course vers les Antilles.
Pour "armer en course", il fallait, tout d’abord, une commission en guerre délivrée par l’amirauté, c’est ce qu’on appelle souvent la lettre
de marque. En outre, l’armateur était tenu de déposer une caution de 15.000 livres pour les déprédations et les dommages que le corsaire pouvait
causer envers des nationaux ou des neutres ; il prenait l’engagement de combattre sous le pavillon de France et de le hisser avant de tirer le
premier coup de canon - le coup de semonce. De plus, les deux tiers de l’équipage devaient être composés de matelots français et commandés par des
officiers français. Ces formalités remplies, tout navire trouvé en mer porteur de marchandises devant approvisionner l’ennemi, était de bonne prise
et adjugé au corsaire qui le ramenait au port français, où on devait le vendre aux enchères. Sur le produit de la vente, une retenue était tout d’abord
prélevée pour les invalides de la marine et le reste était réparti entre l’armateur et l’équipage du corsaire. De plus, il y avait toute une série de
primes, soit pour les canons enlevés, soit pour les bâtiments capturés après combat. (cf "les Corsaires normands", Georges DUBOSC)
|
On le retrouve d'ailleurs référencé sur la base de données Corsaires
de Jean-Jacques Salein :
Prénom First name Nom Name
| Surnom Nickname
|
Port origine Port background
|
Époque Period
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Naissance Birth
|
Décès Death
|
Bateaux Ships
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Nationalité Nationality
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Référence biblio Reference bibliograhy |
Jean DOENS 3396 |
- |
Flessingue |
1669/1670 |
0000-00-00 |
0000-00-00 |
St Pierre (170t) |
française |
Al |
Appuyant l'hypothèse de ses racines avec la Hollande, on peut citer l'article de Geneawiki consacré à
l'histoire des corsaires de Dunkerque, dont voici
un résumé. Vous pourrez cependant, en cliquant sur le lien, obtenir plus d'informations sur les corsaires et leurs activités.
"Située au plus étroit de la mer du Nord, point de passage obligé pour les riches navires anglais ou hollandais, Dunkerque était destinée à la course
par sa géographie. Il s'agit d'un piège naturel : on ne peut y entrer que par des chemins très précis (aujourd'hui indiqués par les balises), autrement
on se heurte à de redoutables bancs de sable fossiles, durcis par le temps, tout à fait capables d'éventrer un navire.
(...) Il importe ici de rappeler qu'en mer du Nord, le plus grand nid d'écumeurs est la région qui devriendra les Provinces Unies, puis les Pays-Bas
au sens d'aujourd'hui, c'est à dire la partie nord et protestante des Pays-Bas espagnols d'alors.
Leur action se situe au départ dans le cadre de la Guerre de Quatre-Vingt Ans (1568-1648) par laquelle les Provinces Unies prostestantes
finissent par arracher leur indépendance à l'Espagne. Cette guerre est appelée aussi "Révolte des Gueux. Ce terme de Gueux ne doit pas tromper.
C'est une référence ironique à un de leurs adversaires qui les avait traités de gueux. En réalité, il y avait aussi des riches et des nobles parmi les
protestants.
(...) La guerre des Gueux comporte un important volet maritime mené par les Gueux de la Mer, écumeurs protestants dont l'action a des objectifs en
partie politiques, contrairement au cas général des corsaires.
(...) Avec les écumeurs hollandais, nous sommes au coeur de l'immense système de course, piraterie ou flibuste tels qu'il sévira aux XVIIème et
XVIIIème siècles.
(...) Le corsaire dunkerquois gagne ses lettres de noblesse à la fin du XVI ème siècle, sous la domination espagnole.
Lors de la guerre de Quatre-Vingt Ans, Dunkerque tombe aux mains des rebelles hollandais en 1577.
Elle est reprise par les Espagnols en 1583 et se trouve alors sous blocus hollandais quasi-constant, blocus que les corsaires dunkerquois, les "kapers",
ou "capres", s'entendent à forcer grâce à leur navire léger et puissant, la frégate. Leurs poursuivants s'échouent sur les bancs de sable.
Pour contrer les Gueux de la Mer, l'Espagne distribue des lettres de marques en grand nombre aux marins des Pays-Bas catholiques, dont Dunkerque
fait partie ; l'activité corsaire explose, d'autant plus que l'embarquement sur les navires corsaires sauve du chômage les marins qui ne peuvent plus
pratiquer la pêche sans se faire rançonner par les Gueux de Mer.
Les corsaires coopèrent étroitement avec la marine régulière espagnole et participent à la bataille des Downs.
Les grandes familles corsaires, comme les BART, WEUSS ou BOMMELAER, ont des liens familiaux avec des amiraux espagnols ou travaillant pour l'Espagne.
(...) Le 25 juin 1658, Dunkerque fut espagnole le matin, française à midi et anglaise le soir. Ce jour là, en effet, Turenne prend la
ville aux Espagnols. Le soir même, Louis XIV remet la ville à Charles II d'Angleterre, provisoirement son allié.
Dunkerque est définitivement rattachée au royaume de France en 1662 après que Louis XIV l'eut rachetée a l'Angleterre.
Mais c'est pour les Provinces Unies que les corsaires dunkerquois naviguent quand ils le peuvent.
La question des rapports avec les Provinces Unies (que nous appellerons, pour simplifier, la "Hollande") est difficile mais importante.
Autant que de Hollande, on pourrait d'ailleurs parler de Zélande. L'on sait que Jean Bart apprit son métier de marin auprès de Ruyter,
originaire de Flessingue, principal port de départ de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales.
Toujours en Zélande, Mittelburg est un des principaux ports de départ de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales.
(...) Les bases généalogiques montrent des liens familiaux entre marins de Dunkerque et marins de ports flamands qui en étaient très proches,
comme Nieuport (Belgique) ou Bergues (59). On devrait également trouver des liens avec Ostende, qui était, avec Dunkerque et Nieuport,
l'un des trois ports dont partaient les corsaires au service de l'Espagne.
Les liens familiaux avec les corsaires des Provinces Unies, patrie des Gueux de Mer, seraient à creuser. Il y en a de toute évidence, mais ils
méritent plus de vérifications que d'autres. Par exemple, Nicolas Baeteman se disait "originaire de Zélande, d'où il a toujours navigué", mais
sans que cette affirmation ait pu jusqu'ici se voir confirmée par une source d'état-civil.
(...) Les liens familiaux aux Antilles ne devraient en principe pas être nombreux, pour les raisons indiquées plus haut.
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